Tous responsables, tous coupables

le 17 janvier 2022, Virginie

(on a eu une tempête de neige mais pas un blizzard comme on nous l’annonçait… aujourd’hui est le jour férié en honneur de Martin Luther King Jr : Only through an inner spiritual transformation do we gain the strength to fight vigorously the evils of the world in a humble and loving spirit.”
Martin Luther King Jr. :  )

Le dénouement est proche … de la vie de Jésus selon Marc : je ne sais pas pourquoi mais cet évangile de Marc, m’apparaît être maintenant « une vie de Jésus » plutôt qu’un évangile au sens où on l’entend aujourd’hui avec toutes ces nuances de significations théologiques qui lui sont attribuées. Je ne connais pas évidemment l’intention de Marc mais j’ai l’impression que c’est vraiment une vie de Jésus qu’il raconte, même si cette vie ne commence pas à l’enfance. Il y a d’abord et avant tout ,un souci de raconter les faits, gestes et paroles de Jésus : je n’arrive pas à y voir un autre enjeu que celui-là, un motif caché qui existerait en filigrane, un mystère à découvrir … même si je ne doute pas que quelqu’un qui lit le texte en grec pourrait y découvrir des sous-entendus qu’une traduction ne met pas en relief…

Essayant de rester fidèle le plus possible à mon intention originelle. j’aborde cette séquence du récit sans la comparer avec les rédactions des autres évangiles : l’harmonisation du déroulement de l’arrestation et de la condamnation de Jésus ( dans le temps et dans l’espace ) qui passe des mains des autorités juives aux autorités romaines a été l’objet de nombreux travaux et j’en ai déjà cité un article qui en présentait un résumé.

En tout cas il est sûr que malheureusement il est très difficile de reconstituer avec précision le déroulement précis de l’arrestation de Jésus étant donné l’éloignement dans le temps des faits mais surtout qu’à part Luc qui explique bien au début de son évangile avoir fait des recherches pour attester de la véracité de ce qu’il écrit, les autres auteurs ne démontrent pas une telle préoccupation. Il leur suffit de raconter dans un récit cohérent les grands moments de la vie de Jésus, pour l’édification de leurs lecteur/auditeur sans prétendre vouloir écrire un document historique précis comme le font d’autres.

* * *

Marc 15 : 1-15

Dès le matin, les grands prêtres convoquèrent les anciens et les scribes, et tout le Conseil suprême. Puis, après avoir ligoté Jésus, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate.

Celui-ci l’interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui le dis. »

Les grands prêtres multipliaient contre lui les accusations.

Pilate lui demanda à nouveau : « Tu ne réponds rien ? Vois toutes les accusations qu’ils portent contre toi. »

Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate fut étonné.

À chaque fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu’ils demandaient.

Or, il y avait en prison un dénommé Barabbas, arrêté avec des émeutiers pour un meurtre qu’ils avaient commis lors de l’émeute.

La foule monta donc chez Pilate, et se mit à demander ce qu’il leur accordait d’habitude.

Pilate leur répondit : « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? »

Il se rendait bien compte que c’était par jalousie que les grands prêtres l’avaient livré.

Ces derniers soulevèrent la foule pour qu’il leur relâche plutôt Barabbas.

Et comme Pilate reprenait : « Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs ? »,

de nouveau ils crièrent : « Crucifie-le ! »

Pilate leur disait : « Qu’a-t-il donc fait de mal ? » Mais ils crièrent encore plus fort : « Crucifie-le ! »

Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu’il soit crucifié.

Retour en arrière :

On vient de quitter Pierre qui avant le lever du jour, a nié être un des disciples de Jésus : un événement suffisamment important dans un évangile qui met souvent en scène les disciples pour être rapporté avec beaucoup de détails. Mais on retourne maintenant à Jésus…

Dès le matin, les grands prêtres convoquèrent les anciens et les scribes, et tout le Conseil suprême. Puis, après avoir ligoté Jésus, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate.

L’auteur en quelque sorte, rappelle en une phrase ce qui s’était passé avant l’interruption du reniement de Pierre et introduit la nouvelle étape dans le récit de la passion, celle de la comparution devant Pilate. Mais, ce qui en soi est étonnant, est qu’ il ne nous dit pas quelle est la position ou le titre de ce dernier, on n’a que son nom alors que les autres acteurs, les scribes et les anciens, ne sont pas identifiés , seul  leur statut est mentionné.

C’est qui Pilate ?

Il faut donc supposer que Pilate était suffisamment important ou connu pour que les lecteurs sachent de qui il s’agissait sans qu’il n’y ait besoin d’en dire plus. Par contre quand il avait parlé d’Hérode (ch:5), non seulement il lui avait donné son titre de roi mais il avait bien expliqué pourquoi il avait fait tuer Jean Baptiste. En ce qui concerne Pilate il y a aucune mention de sa position, on comprend qu’il s’agit de quelqu’un qui est une haute autorité judiciaire dans le gouvernement romain puisque c’est auprès de lui que Jésus est amené en tant que prisonnier.

(était-il encore en vie quand l’évangéliste a commencé à compiler son évangile ? Certains estiment que le portrait positif qui est fait de Pilate vient du fait que les chrétiens ne voulaient pas s’attirer la foudre des autorités romaines à un moment où ils étaient persécutés)

Celui-ci l’interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui le dis. »

La question que Pilate lui pose est une question politique et non pas religieuse (ce qui est normal étant donné qu’il n’est pas une autorité religieuse) et sa question laisse entendre que c’est une des accusations dont se sont prévalus les grands prêtres pour justifier aux yeux de Pilate son arrestation : fauteur de troubles à l’ordre public…

Comme dans la séance précédente, dans la maison du grand prêtre, Jésus n’apparaît pas ébranlé par sa comparution devant Pilate et dans la réponse à sa question il y a à la fois de la défiance et de la moquerie en suggérant que comme c’est Pilate lui-même qui introduit le titre roi des juifs, il reconnaît implicitement sa légitimité.

Les grands prêtres multipliaient contre lui les accusations.

Pilate lui demanda à nouveau : « Tu ne réponds rien ? Vois toutes les accusations qu’ils portent contre toi. »

Mais Jésus ne répondit plus rien, si bien que Pilate fut étonné.

Mais Jésus utilise également devant Pilate la stratégie qu’il a choisie devant les grands prêtres( qui sont d’ailleurs présents) : le silence ! Il sait que ça ne sert à rien de discuter avec eux et de prouver qu’ils ont tort : il se trouve devant un tribunal dont les membres ont décidé à l’avance qu’ils voulaient l’éliminer et où toute défense est vaine. ( Il se trouve dans une situation similaire à celle de prisonniers politiques qui sont condamnés et dont le procès est une simple parade sauf qu’on arrive souvent, sous la torture à les faire signer des admissions de culpabilité…)

Cependant quand Pilate lui a demandé s’il était le roi des juifs, comme il l’a fait quand le grand-prêtre lui a demandé s’il était le fils de Dieu, il n’as pas éludé la question. Lui qui tout au cours de sa mission avait voulu taire qui il était, maintenant, il ne cherche plus à cacher son identité quoi qu’il lui en coûte.

En tout cas, Pilate s’étonne de son silence : certainement, il avait entendu parler de l’éloquence de Jésus et de son habileté à débattre avec les scribes (Jésus n’était pas connu pour quelqu’un qui avait sa langue dans sa poche)…Par certains côtés, comme les disciples, il est dérouté et peut=être aussi déçu par un Jésus qui se laisse faire, qui ne se défend pas…C’est en tout cas la seule mention qui est faite de l’état d’âme de Pilate, l’auteur n’élabore pas et il ne nous dit pas non plus qu’elles étaient les accusations portées contre Jésus : son intérêt est ailleurs.

L’épisode Barabbas

À chaque fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu’ils demandaient.

Or, il y avait en prison un dénommé Barabbas, arrêté avec des émeutiers pour un meurtre qu’ils avaient commis lors de l’émeute.

La foule monta donc chez Pilate, et se mit à demander ce qu’il leur accordait d’habitude.

Pilate leur répondit : « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? »

Il se rendait bien compte que c’était par jalousie que les grands prêtres l’avaient livré.

Ces derniers soulevèrent la foule pour qu’il leur relâche plutôt Barabbas.

A PRIORI,

cet épisode ne devrait pas poser problème : une foule de badauds excités par les grands prêtres affolés que Jésus puisse échapper à la condamnation, eux qui le voyaient déjà crucifié et risquent de voir leur plan échouer par cette proposition de Pilate… on comprend qu’ils aient incité la foule comme le dit clairement le texte, à demander la libération d’un autre prisonnier que Jésus…. Et tout le monde le sait, des multiples études de foule l’ont prouvé, quand quelqu’un commence à crier un nom ou un slogan tout le monde le répète…Après ce n’est qu’un jeu d’enfant pour les quelques meneurs de jeu…

Et comme Pilate reprenait : « Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs ? »,

de nouveau ils crièrent : « Crucifie-le ! »

Pilate leur disait : « Qu’a-t-il donc fait de mal ? » Mais ils crièrent encore plus fort : « Crucifie-le ! »

Chaque fois que Pilate semble vouloir user de clémence envers Jésus, il faut donc bien remettre la pression et attiser la foule pour que cette fameuse exécution puisse avoir lieu une bonne fois pour toutes…

( les historiens ont essayé de savoir si c’était l’habitude de Pilate de libérer un prisonnier au moment des fêtes mais n’ont pas trouvé d’autres cas… et un Pilate clément et juste n’est pas le portrait qu’en font les auteurs juifs mais Marc ne le dépeint pas d’une manière négative pour des raisons qu’on a déjà mentionnées : il semble bien que les grands-prêtres ne s’attendaient pas à ce que Pilate fasse cette proposition et ont dû être pris de court. Il faut noter aussi au passage que beaucoup de recherches ont été faites pour savoir qui était ce fameux Barabbas… qui semble-t-il avait aussi le prénom de Jésus dans son nom complet, ce qui aurait été supprimé pour éviter la confusion ? En tout cas, il y a de nombreuses hypothèses en ce qui le concerne)

SAUF QUE

Cet épisode a alimenté et justifié des siècles d’anti-sémitisme ( pour ne pas dire des millénaires) et a été au centre de la condamnation du peuple juif, « peuple déicide ». On ne peut pas oublier que cette séquence particulière était rejouée devant des foules chaque année pendant des siècles, durant la Semaine Sainte et était donc l’un des moments propices pour attiser la haine envers les juifs. Ce cri : crucifiez-le, crucifiez-le ! certainement résonne comme une infamie dans les oreilles de tout chrétien qui a Jésus pour maître et Seigneur

SAUF QUE, ennemis du régime, ou véritables criminels ,

Innocents condamnés devant des tribunaux publics quand les véritables coupables échappent à la condamnation… il n’y a malheureusement rien de particulièrement nouveau ni d’ exceptionnel…

Plus près de nous, il suffit de se rappeler du règne de la Terreur pendant la révolution française avec sa foule de badauds qui venaient voir couper la tête des condamnés une fois la sentence de leur exécution prononcée et hurlaient toute sortes d’injures envers ceux qui montaient sur l’échafaud…

Mais pas seulement en France ,

Les autorités de tout temps et dans tout pays voulant instaurer la peur et s’assurer l’obéissance inconditionnelle de leurs sujets, ont favorisé ce genre de spectacle … (sans mentionner les histoires de la conquête de l’Ouest aux États Unis et les films des westerns qui ont toujours leur lot de scènes de jugement et pendaisons ….. spontanées…)

Aujourd’hui encore les foules continuent de se presser aux audiences publiques d’accusés (pendant que leurs partisans se cachent pour ne pas être leurs prochaines victimes)

Les appels au lynchage à la pendaison,à la décapitation aux exécutions sommaires continuent à retentir,

( aujourd’hui on peut le faire de chez soi, sans se déplacer grâce aux réseaux sociaux et dans ces temps de pandémie on peut mettre des caméras pour filmer les procès. Les exécutions par contre ne sont pas filmées…sauf quand ce sont des terroristes…)

Il n’y a rien de particulièrement juif là-dedans…

c’est toute la misère humaine qui se donne en spectacle

dans les cris de haine de foules avides de sang et d’émotions fortes qui « like » les photoshops ou les vidéos les plus abjectes ! (notons en passant que l’icône utilisée avec le pouce en l’air ou au contraire vers le bas, est bien le même que les empereurs romains utilisaient pour condamner à mort ou gracier les perdants dans les combats de gladiateurs…)

Crucifie le !

(On serait déçu qu’il soit épargné !)

* * *

Tous coupables, tous responsables….

dit le catéchisme du concile de Trente…, c’est l’humanité toute entière qui est responsable de la mort de Jésus,

tant les autorités juives, que les autorité romaines,

tous ceux qui ont crié

et tous ceux qui ce sont tus,

tout ceux qui le connaissaient à peine

et ceux qui le connaissaient bien

tant un Judas qui l’a livré

qu’un Pierre qui l’a renié,

pas un seul pour plaider sa cause

pas un seul pour le défendre

pas un seul pour offrir de mourir à sa place…

et pourquoi l’aurions nous fait

nous

plus que les autres ?

N.B Le concile de Trente affirme bien que Jésus est mort sur la croix à cause de nos péchés comme acte rédempteur pour l’humanité toute entière….ça ne dédouane pas pour autant l’église dans son rôle d’incitation à l’anti-sémitisme…

Vive le dimanche!

Dimanche 16 janvier, 2022

10 heures du matin, il fait – 8

pas un seul flocon encore

On attend…

* * *

Fermetures, annulations,

Toutes les églises de la région, les unes après les autres informent le public : pas de cultes, de messes ou toute autre activité aujourd’hui, pas par décret du gouvernement à cause d’Omicron mais par décret du ciel : on nous annonce une grosse tempête de neige encore plus grosse que la dernière…

On attend donc, tapi chacun chez soi,

avec les grosses pelles à proximité pour dégager le pas de la porte,

en espérant que le réseau électrique tienne le coup…

(mais pour nous qui avons de la chance d’avoir du bois,

au moins on n’aura pas froid ….

et on peut servir de refuge à ceux qui nous entourent…)

* * *

Ce dimanche

Un sabbat obligé

Après la litanie de mauvaises nouvelles de la semaine,

toujours les mêmes,

famines, guerres, catastrophes naturelles,

meurtres, emprisonnements,

mensonges collectifs, cris de haine,

où l’on ne peut que s’accrocher encore et encore

à la supplication

Délivre- nous du mal !

Aujourd’hui, dimanche

c’est le moment opportun de répéter

Que ton nom soit sanctifié !

Ou de dire comme le psalmiste

Les cieux proclament la gloire de Dieu, le firmament raconte l’ouvrage de ses mains.

Et pourquoi ne pas combiner le sabbat avec le dimanche en proclamant haut et fort l’objet de notre espérance :

Il est ressuscité !

P.S : Il est 11 heures maintenant et toujours pas un seul flocon en vue… 11heures 09.: ça y est ça a commencé à tomber

Un cadeau venu du ciel

Un cadeau du ciel

Le 3 janvier 2022, la Virginie, USA

Hier, il faisait 18 dans l’après-midi….et le soir à la nuit tombante il faisait 7 …

(Ils annonçaient une tempête de neige mais bon je n’y croyais pas… personne ici n’y croyait)

Et surprise !

Ce matin il neigeait vraiment ! pas une poudre légère sur le sol qui disparaît aux premiers rayons de soleil mais une vraie neige qui recouvre les branches des arbres et efface les routes et les sentiers…

une vraie neige, où il faut mettre des gants, des bonnets et des bottes pour sortir, (mais malgré tout on se gèle les doigts et les pieds et le froid nous coupe le visage)

une vraie neige où on a besoin d’une pelle pour se frayer une chemin pour aller chercher du bois au fond du jardin…

une vraie neige, où on emmitoufle les enfants impatients de jouer dehors …

une vraie neige où il fait vraiment bon voir le feu qui brûle dans le poêle à bois !

*   *   *

Je n’y croyais plus à ces journées de rêves, tant attendues par les enfants quand les écoles sont fermées et quand les grands sont obligés de vivre au ralenti et de prendre le temps de regarder ne serait-ce que quelques moments ce monde enchanté qui fait son apparition inespérée au petit matin….

(sauf les équipes de secours qui sont obligées de dépanner les fous qui insistent à vivre ou à faire vivre leurs employés à un rythme d’enfer à cause du manque à gagner….)

Mais voilà, en ce 3 janvier,

à deux jours près,

Surprise !

notre cadeau de nouvel an

qui nous tombe du ciel !

la neige!

P.S : (ça ne peut-être que de bonne augure pour 2022 !)

De la vérité historique et de Noël…et du Petit Prince

le 28 décembre, 2021

La saison de Noël tire à sa fin ( car c’est vraiment une saison, surtout si on en croit les magasins) et c’est le nouvel an qui s’approche : une autre date sur notre calendrier qui fait partie intégrante du rythme de notre vie. En tout cas, pour moi, une date importante que je vis toujours d’une manière intense ( presque plus que Noël) et qui est inscrite dans mon année liturgique même si elle n’en fait pas partie officiellement…C’est toujours une occasion de recommencement…

Noël, sans neige ici, sans drame, ni miracle : une affaire simple, réduite au minima, sans émerveillement particulier ( ce qui est peut-être dommage, mais il n’y avait pas de tout petits cette fois-ci) , sauf une reconnaissance profonde de l’importance de cette venue, loin des images de bébé joufflu…

D’ailleurs, l’histoire originelle s’est déroulée sans fanfare : ni Marie, ni Joseph n’ont vu ni entendu des anges chanter dans les cieux « gloria in Excelsis Deo » ( certainement pas en latin!) ce qui est devenu le cantique le plus connu de Noël… ils étaient trop occupés à trouver un lieu pour passer la nuit et les heures qui ont précédé la naissance ayant été vécu dans l’angoisse et la douleur dans des conditions difficiles

Certainement, ils se sont réjouis comme on se réjouit tous, soulagés et heureux tous les deux qu’ils aient passé cette épreuve et survécu ces moments dangereux tant pour Marie que pour Jésus …mais leurs pensées, leurs réactions, on ne les connaît pas…

Que des bergers viennent les voir a l’aube ou au crépuscule, rien de très étonnant, après tout ils étaient dans une étable à l’abri, étable ou grotte que les bergers devaient connaître eux qui passaient la nuit dehors et allaient s’y réfugier quand le temps était mauvais.

Ce qui brouille le tableau et efface la simplicité de cette naissance, c’est l’histoire des mages avec leurs habits plein de dorures ( comme ceux des évêques) qui viennent avec des cadeaux qui nous rappellent les trésors d’Ali Baba ! Comme on met tout le monde ensemble autour d’une crèche et qu’on en rajoute… alors, on termine par un portrait de famille avec des guirlandes or et argent partout !

Ah ! La vérité historique ! Certains de nous y courent après ! ( comme moi par exemple!) sachant malgré tout qu’elle est inaccessible, surtout quand il s’agit d’une famille inconnue, descendants pauvres d’ une ligne qui à une époque a pu être royale ( comme tant d’autres aujourd’hui qui se réconfortent en trouvant dans la recherche de leur ADN qu’ils ont des liens avec tel ou tel roi, reine,empereur etc… ), obligé à se déplacer à un moment inopportun car appartenant à un peuple vaincu aux ordres de l’envahisseur….

Mais, Jésus, il ne m’appartient pas…

Il n’appartient pas non plus aux historiens pointilleux, qui ressemblent tellement au géographe, qui « est trop important pour flâner » et que le Petit Prince rencontre dans un de ses voyages dans l’espace,

Alors si on veut décorer les crèches et y mettre des dorures….

Surtout si on veut comprendre Noël et l’apprécier à sa juste mesure…

il faut être comme le Petit Prince !

P.S Voilà quelques extraits du texte de la rencontre entre le Petit prince et le géographe qui pourrait être très bien tout aussi bien un historien pointilleux…tellement il lui ressemble

Je suis géographe, dit le vieux Monsieur.

– Qu’est-ce qu’un géographe ?

– C’est un savant qui connaît où se trouvent les mers, les fleuves, les villes, les montagnes et les déserts.

– Ça c’est bien intéressant, dit le petit prince. [ . . . ]

– Elle est bien belle, votre planète. Est-ce qu’il y a des océans ?

– Je ne puis pas le savoir, dit le géographe.

– Ah! (Le petit prince était déçu.) Et des montagnes ?

– Je ne puis pas le savoir, dit le géographe. – Et des villes et des fleuves et des déserts ? – Je ne puis pas le savoir non plus, dit le géographe.

– Mais vous êtes géographe !

– C’est exact, dit le géographe, mais je ne suis pas explorateur. Je manque absolument d’explorateurs. Ce n’est pas le géographe qui va faire le compte des villes, des fleuves, des montagnes, des mers, des océans et des déserts. Le géographe est trop important pour flâner. Il ne quitte pas son bureau. Mais il y reçoit les explorateurs. Il les interroge, et il prend en note leurs souvenirs. Et si les souvenirs de l’un d’entre eux lui paraissent intéressants, le géographe fait faire une enquête sur la moralité de l’explorateur. [ …..]

– Donc, quand la moralité de l’explorateur paraît bonne, on fait une enquête sur sa découverte.

– On va voir ?

Non. C’est trop compliqué. Mais on exige de l’explorateur qu’il fournisse des preuves. S’il s’agit par exemple de la découverte d’une grosse montagne, on exige qu’il en rapporte de grosses pierres.

Le géographe soudain s’émut.

– Mais toi, tu viens de loin ! Tu es explorateur ! Tu vas me décrire ta planète ! [ . . .]

– Alors? interrogea le géographe.

– Oh! chez moi, dit le petit prince, ce n’est pas très intéressant, c’est tout petit. J’ai trois volcans. Deux volcans en activité, et un volcan éteint. Mais on ne sait jamais.

– On ne sait jamais, dit le géographe.

– J’ai aussi une fleur.

– Nous ne notons pas les fleurs, dit le géographe.

– Pourquoi ça ! c’est le plus joli !

– Parce que les fleurs sont éphémères.

2022: Aimez-vous les uns les autres!

Aimez-vous les uns les autres

1er janvier 2022 ! la Virginie

Incroyable mais vrai, on est en 2022 ! Hier à différentes heures on a fêté la bonne année… un autre événement, mondialement reconnu qui nous lie les uns aux autres même si l’on sait qu’il y a d’autres calendriers et d’autres célébrations de nouvel an !

Mais peu importe, on aime tous faire la fête de temps en temps et pour bien la faire, il faut être ensemble : ouvrir grand son coeur et inviter les autres, voisins, familles et même inconnus à participer dans la liesse générale. Et une fois par an au moins, ça fait du bien de se retrouver, ne serait-ce que devant un écran et de parcourir le monde entier pour participer à la joie des autres en célébrant avec eux cette nouvelle chance qui nous est offerte à tous !

Avec ou sans masque, le portable à la main, selfie ou pas selfie, on veut tous capter ce moment de joie et d’espérance, si éphémère soit-il…

* * *

Joie et triomphe aussi en ce premier janvier 2022, reconnaissance immense envers cet homme qui s’est éteint dans l’année de ses 90 ans et a été un cadeau du ciel pour le monde entier : Desmond Tutu !

Quand on lit l’histoire de sa vie, on s’étonne de son courage pour sauver la vie de ses adversaires devant des foules hostiles, pour dénoncer l’injustice tant celle des « autres » que celle des « siens »,  pour proclamer le message de l’évangile de Jésus-Christ haut et fort dans toute son exigence  au milieu d’un monde qui semble toujours au bord de la perdition !

De lui on peut dire, en anglais, cet adage :

« he talked the talk, he walked the walk »

En ce 1er janvier, jour de ses funérailles, il a demandé que l’on lise ces magnifiques paroles de Jésus dans l’évangile de Jean :

Mon commandement, le voici :Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

Aimez-vous les uns les autres

(comme je vous ai aimés)

Quelle meilleure recommandation pourrait-on faire pour l’année 2022 ?

Bonne année !

Presque Noël

Le 22 décembre 2021, la Virginie,

On est en hiver : la température est tombée au-dessous de 0…

Noël dans 3 jours ?

De quoi s’indigner si on lit comme je l’ai fait ce matin, l’histoire de ce jeune homme de 17 ans qui a tué deux personnes avec un fusil d’assaut à une manifestation de Black Lives Matter, et après avoir été jugé et acquitté….  a été reçu hier comme un héros à une convention d’un groupe politique « conservateur » ( on ne parle pas de droite ou d’extrême droite ici) par une foule qui lui a rendu un hommage, en l’applaudissant debout !

Et si Noël arrive dans 3 jours, Omicron, lui est déjà là et progresse à pas de géants, emportant dans sa traîne un cortège de théories complotistes toujours plus aberrantes les unes que les autres….

Sans compter le typhon aux Philippines et la guerre en Éthiopie…

Du coup, on ne sait plus où donner de la tête…

* * *

Va-t-il y avoir une trêve de Noël ?

Au moins une toute petite trêve ?

Même si elle n’est que trois fois rien ?

* * *

À vrai dire, au milieu de toutes ces mauvaises nouvelles, il y a eu quand même celle de la libération de ces otages en Haïti….

En fait plutôt fuite que libération,

Hommes, femmes et enfants sont arrivés à s’échapper pendant la nuit…

Une histoire rocambolesque comme celle des apôtres Pierre et Paul dans le livre des Actes

mais qui ne m’a pas vraiment étonnée,… connaissant la religiosité des gens de Haïti, et la foi profonde des otages, il y a dû avoir complicité de quelques membres du groupe de leurs ravisseurs.. . touchés par la grâce…

Dieu fait feu de tout bois !

(Comme avec cette histoire d’une vierge qui enfante dans une étable quelque part en Palestine)

* * *

C’est étonnant quand même comme on se laisse happer par les tragédies, les scandales, les injustices

pas pour les soulager, pas pour les redresser, mais pour s’indigner … ou s’apitoyer ,

au lieu de….

Porter son regard autre part….

Comme sur cet autre coucher de soleil,

que j’ai raté ce soir

Peut-être que si je m’aventure dehors,

maintenant

Dans la nuit

Je pourrais voir encore

briller

dans le froid

moi aussi

l’étoile des bergers

Au dessus de moi !

La vérité coûte que coûte

13 décembre 2021,Virginie

Je continue à lire une flopée d’articles sur la question du procès de Jésus…et je prends conscience de plus en plus des enjeux énormes qu’il y a derrière …

Le procès de Jésus et les enjeux des exégètes contemporains…

Après la Shoah, les églises chrétiennes ont eu mauvaise conscience ( il était temps ! ) et ont dû examiner leurs théologies et leurs actions pour savoir quel rôle elles avaient joué dans cette systématisation de l’anti-sémitisme qui avait conduit à ce génocide d’une ampleur jamais atteinte auparavant…( même si le nazisme était anti-religieux)

Il a bien fallu reconnaître que quand on accuse un peuple d’être « déicide » ou « meurtrier de Dieu » ( peu importe le terme exact) on le condamne à l’avance à la destruction et l’on justifie tous les coups portés contre lui . On pourrait s’étonner même qu’il a fallu autant de temps pour qu’un projet de l’ampleur de la solution finale se présente étant donné l’histoire de l’anti-sémitisme en Europe et ses flambées périodiquement meurtrières.

( même si je savais que l’anti-sémitisme était une réalité dans l’église catholique dans laquelle j’ai été élevée, je n’ai découvert que récemment à quel point des figures admirées et ayant autorité comme un Bossuet par exemple avaient fait écho et popularisé cette accusation de peuple déicide…. )

Les crimes basés sur des convictions religieuses, on le voit aujourd’hui avec l’islamisme radical (le procès de la tuerie du 13 novembre au Bataclan, en montre l’évidence) sont les plus dangereux et les plus graves car ils permettent aux acteurs de justifier « moralement » leurs actions… Pour commettre un crime de ce genre, on n’a pas besoin d’avoir une mentalité de délinquant ni de tueur en série.. Ils permettent de prononcer cette phrase qui revient périodiquement dans l’histoire de la condamnation d’êtres humains et que l’on entend encore aujourd’hui « ils méritent la mort »

Tout ça pour dire que…. Il est difficile de ne pas lire et analyser le texte qui suit d’une manière qui ne soit pas anachronique et que la question de savoir qui est responsable légalement ou moralement parlant de la mort de Jésus n’est pas sans conséquences, C’est pour ça qu’après avoir culpabilisé « les juifs » à mort ( c’est le cas de le dire) on cherche maintenant à les dédouaner quitte à ne pas respecter le texte. Je n’aborde donc pas ce passage en me posant la question, si légitime soit-elle, de qui est « responsable »car elle ne permet pas d’aborder le texte sereinement et constitue une entrave à la lecture. ( aussi je ne suis pas habilitée à le faire, beaucoup d’autres l’ont traitée)

Marc 14 : 53-65

Ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre. Ils se rassemblèrent tous, les grands prêtres, les anciens et les scribes.

Pierre avait suivi Jésus à distance, jusqu’à l’intérieur du palais du grand prêtre, et là, assis avec les gardes, il se chauffait près du feu.

Les grands prêtres et tout le Conseil suprême cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mettre à mort, et ils n’en trouvaient pas.

De ce fait, beaucoup portaient de faux témoignages contre Jésus, et ces témoignages ne concordaient pas.

Quelques-uns se levèrent pour porter contre lui ce faux témoignage :

« Nous l’avons entendu dire : “Je détruirai ce sanctuaire fait de main d’homme, et en trois jours j’en rebâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d’homme.” »

Et même sur ce point, leurs témoignages n’étaient pas concordants.

Alors s’étant levé, le grand prêtre, devant tous, interrogea Jésus : « Tu ne réponds rien ? Que dis-tu des témoignages qu’ils portent contre toi ? »

Mais lui gardait le silence et ne répondait rien. Le grand prêtre l’interrogea de nouveau : « Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? »

Jésus lui dit : « Je le suis. Et vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant, et venir parmi les nuées du ciel. »

Alors, le grand prêtre déchire ses vêtements et dit : « Pourquoi nous faut-il encore des témoins ?

Vous avez entendu le blasphème. Qu’en pensez-vous ? » Tous prononcèrent qu’il méritait la mort.

Quelques-uns se mirent à cracher sur lui, couvrirent son visage d’un voile, et le giflèrent, en disant : « Fais le prophète ! » Et les gardes lui donnèrent des coups.

A la recherche d’une légitimité

Ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre. Ils se rassemblèrent tous, les grands prêtres, les anciens et les scribes.

Pierre avait suivi Jésus à distance, jusqu’à l’intérieur du palais du grand prêtre, et là, assis avec les gardes, il se chauffait près du feu.

On continue à avoir l’impression que cette arrestation n’est pas régulière…le texte de Marc, ne parle pas de tribunal au début mais du simple fait que Jésus se retrouve « chez le grand prêtre ». Si l’on suit ce qui a été dit auparavant, son arrestation cette nuit là particulièrement semble venir du fait que Judas savait où Jésus se trouvait et donc avait prévenu les grands prêtres leur disant qu’ils leur seraient facile de pouvait venir le « cueillir » à ce moment là car il était dans un endroit isolé et à une heure tardive évitant que son arrestation cause des troubles populaires…Ils savaient bien qu’ils ne pouvaient pas saisir Jésus quand il prêchait dans le temple… D’ailleurs Jésus leur en a fait la remarque…

Les grands prêtres et tout le Conseil suprême cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mettre à mort, et ils n’en trouvaient pas.

Cependant, le texte parle maintenant de la présence du « conseil suprême », à savoir un groupe de personnes qui avait un pouvoir légitime dans la hiérarchie juive. Il semble donc que l’opportunité se présentant de saisir Jésus et de l’interroger, ils arrivent à réunir à la hâte un nombre suffisant de personnes pour former un conseil et vont chercher des témoins…. et les grand prêtres qui connaissent la loi juive savent que quelqu’un ne peut être condamné sans qu’il y ait des témoins crédibles,

( ayant assisté à de nombreuses réunions de conseils d’administration d’église, je vois très bien comment on peut réunir dans l’urgence un groupe de personnes pour leur faire voter une mesure impopulaire ou pour se débarrasser d’un membre gênant, quelquefois même d’un pasteur… il y a toujours dans ces cas là, un semblant de légitimité où l’on s’assure qu’il y a un nombre minimum présent pour qu’il y ait quorum et que l’on dise plus tard que tout a été fait dans les règles. ).

Les grands sont toujours entourés de toute une cour de personnes qui leur sont acquises à la recherche de faveurs….mais malgré tout, ils n’arrivent pas à trouver de témoins crédibles, surtout que Jésus lui reste silencieux…une autre forme de résistance face à l’injustice sachant qu’il était déjà jugé de toutes façons… et son attitude ne peut me faire que penser à cette loi qui existe dans nos démocraties « à rester silencieux » sachant à quel point on peut facilement condamner un inculpé en le faisant parler….Ce droit en tant que tel n’existait pas…mais le silence de Jésus montre de sa part une conscience aiguë des pièges dans lesquels le conseil voulait le faire tomber…

Quand Jésus brise le silence

Ne pouvant pas trouver de témoins crédibles, un des grands prêtres prend en main la situation, il pose une question directe à Jésus et cette fois-ci … on a envie de dire que Jésus joue les provocateurs par la manière dont il leur répond :

« Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? »

Jésus lui dit : « Je le suis. Et vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant, et venir parmi les nuées du ciel. »

On a vraiment l’impression qu’il les défie…. et qu’il en rajoute ! Non seulement, il leur dit qu’il est le fils du Dieu béni, ce qui en soi ne serait pas vraiment un blasphème (simplement qu’il devrait le leur prouver) mais quand il parle de « siéger à la droite du Tout Puissant et venir parmi les nuées du ciel » , là il va trop loin…car effectivement il se met au même niveau que Dieu…

Pourtant on sait que Jésus n’est pas un inconscient, il sait ce qu’il fait quand il affirme cela, il connaît ses interlocuteurs et n’ignore pas la loi juive et peut imaginer que cette déclaration rendra furieux le grand prêtre, qu’il n’essaie pas d’amadouer ni de ménager. On l’a vu plus d’une fois confronter les scribes ou les pharisiens et ne pas mâcher ses mots pour les critiquer. Le fait d’être arrêté et dans une situation vulnérable ne semble pas le préoccuper. Tout au contraire ! il sert au grand prêtre sur un plat ce qu’il voulait, ( ce à quoi ce dernier ne s’attendait certainement pas) en lui mettant entre les mains une raison de vouloir le faire mourir, « la raison par excellence », le blasphème, la caution religieuse soit morale dont il avait besoin ! C’est une chance que ce-dernier ne manquera pas de saisir. On donnera pour rappel les paroles du début de ce chapitre :

La fête de la Pâque et des pains sans levain allait avoir lieu deux jours après. Les grands prêtres et les scribes cherchaient comment arrêter Jésus par ruse, pour le faire mourir.

Ils ont maintenant la justification dont ils ont besoin pour le condamner et alors que leurs témoins fantoches et menteurs étaient incapables de le faire, c’est Jésus lui-même qui la leur donne ( s’il avait eu un avocat, il lui aurait sommé de se taire, et l’aurait pris pour un illuminé!) . Le condamner n’est plus illégitime alors que son arrestation l’était, , ce n’est plus une faute ni un crime, ni un abus de pouvoir, c’est un impératif religieux… La manœuvre est classique, on le sait car à travers les siècles tous les tribunaux ecclésiastiques des Inquisitions ici et ailleurs, en ont usé et abusé ….

Alors, le grand prêtre déchire ses vêtements et dit : « Pourquoi nous faut-il encore des témoins ?

Vous avez entendu le blasphème. Qu’en pensez-vous ? » Tous prononcèrent qu’il méritait la mort.

La réaction théâtrale du grand prêtre ne se fait pas attendre… et cette fois-ci, c’est lui qui en rajoute, tellement il est content d’avoir enfin obtenu ce qu’il cherchait. Finalement cette arrestation, cette nuit là était une bonne idée, maintenant ils pourront passer à la deuxième étape de leur plan : faire condamner Jésus par un tribunal romain qui seul peut exécuter une sentence de mort, mais pour eux des hommes roués à la politique et au compromis, ce ne sera qu’un jeu d’enfants… ils savent de quoi ils peuvent l’accuser et quels leviers utiliser pour obtenir cette condamnation. Les accords entre hommes politiques et hommes religieux où chacun y trouve son compte pour maintenir son pouvoir, continuent à être une réalité dans les pays où la religion est une force avec laquelle les gouvernements doivent composer.

Vous avez entendu le blasphème. Qu’en pensez-vous ?

Je note quand même une grande subtilité de la part du grand prêtre qui montre son intelligence et sa sournoiserie  : ce n’est pas lui qui dit que Jésus mérite la mort, il fait semblant de leur demander leur avis. « Qu’en pensez-vous ? » dit-il : il le fait dire par les autres. Bien entendu, c’est lui qui prononce le mot blasphème mais ce sont eux qui veulent sa condamnation à mort ! Lui ne la demande pas ! Il peut s’en laver les mains …. en fait le Pilate c’est lui ! Il laisse les autres prendre la responsabilité de la condamnation de Jésus. C’est étonnant dans sa subtilité !

( Ici encore je pourrai citer un et mille exemples dans les différents conseils d’administrations d’églises, où on utilise ce genre de manœuvre quand on cherche à éliminer quelqu’un)

Quelques-uns se mirent à cracher sur lui, couvrirent son visage d’un voile, et le giflèrent, en disant : « Fais le prophète ! » Et les gardes lui donnèrent des coups.

Ce qui suit, est aussi malheureusement dans le triste cours des choses dans ce genre de situation … Jésus est condamné impuissant, on a le droit maintenant de lui taper dessus et de l’humilier. On a l’assentiment du pouvoir, on peut s’en donner à cœur joie… .et je me demande si ceux qui lui ont craché dessus, ne seraient pas ceux qui ayant été envoyés pour le piéger et se sont sentis humiliés publiquement quand il a su leur répondre avec pertinence et qu’on nous dit « que la foule l’écoutait avec plaisir » . Maintenant, ils peuvent prendre leur revanche….

(Tout le chapitre 12 est un compte rendu de ses discussions entre Jésus, les scribes et les pharisiens où il les dénonce…il faudrait le citer tout entier, je citerai seulement ce passage : Dans son enseignement, il disait : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. »)

Que les gardes se mettent à lui donner des coups, rien d’anormal non plus, on sait que dans tous les commissariats du monde entier, les personnes arrêtées se font tabasser pour qu’ils apprennent à ne plus recommencer…. assure-t-on ( même si l’on sait que la loi l’interdit dans beaucoup de pays….)

* * *

La vérité à tout prix !

Le récit de cette arrestation…. et les actions des personnages qui y font figure me semblent tout à fait cohérents avec les autres aspects du récit. On est préparé par les confrontations de Jésus avec les scribes, les pharisiens et l’entourage du grand prêtre à Jérusalem à ce qu’ils arrivent à l’arrêter et quand il tombe entre leurs mains, le désir qu’ils peuvent avoir de se venger d’un homme comme lui, qui attire les foules et les humilie en public…. (en plus de risquer d incommoder le pouvoir romain) n’a rien d’étonnant.

Ce à quoi ils ne s’attendaient pas certainement c’est que Jésus arrêté et impuissant, continue à les défier, d’abord par son silence et ensuite en faisant cette réponse claire et incroyable sur qui il est vraiment:  inconscience du vantard sans doute ont-ils pu penser, tombant dans le piège qu’ils lui avait tendu, de prononcer un blasphème?

Sauf que….

Jésus disait la vérité,

et cela non plus, surtout cela, ils ne pouvaient pas l’imaginer possible….

(Et peut-être que nous non plus….)

P. S. La dignité de Jésus me touche profondément et sa force d’âme et d’esprit devant ses grands qui se croient tout puissants me réjouit…. c’est la figure de celui qui ne plie pas le genou, qui ne baisse pas la tête, qui n’accepte pas de compromis même s’il sait ce qui lui en coûtera. Pour moi qui m’insurge presque quotidiennement contre l’abus du pouvoir des autorités, Jésus me conforte dans mes indignations et mes rebellions. Son attitude justifie à l’avance tous ces « justes » lanceurs d’alerte et autres qui ont défié les autorités et en ont payé de leur vie. Il est la tête de file de tous ceux-là mais lui qui est resté debout rachète aussi tous ceux que j’ai rencontré qui n’ont pas tenu le coup et se sont soumis…

Comme Pierre, le poltron qui va le renier par trois fois….

Sur la route

On the road again

le 9 décembre 2021,  États Unis,

Pour qui ce spectacle renouvelé de tous les soirs, d’un soleil embrasé à l’horizon ? Pour ces camionneurs qui conduisent leurs monstres roulants, bruyants et polluants sur les routes des USA, pressés d’avaler des kilomètres (ou on diraient des miles ici), pour rentrer chez eux ou arriver à un motel d’étape pour dormir quelques heures avant de reprendre la route le lendemain ?

(roulant en écoutant pour beaucoup d’entre eux des radios où se déverse la colère pour ne pas dire la haine d’hommes vociférants qui fustigent tout ce qui remet en cause leur place au soleil… abreuvant leurs auditeurs quotidiennement du flot de leurs paroles empoisonnées’…)

Qui a le temps et le loisir de les admirer et de les contempler ces couchers de soleil, qui nous sont offerts jour après jour, soir après soir…. sans se soucier de notre regard…. comme s’ils n’avaient besoin de personne pour exister…. comme s’il n’y avait qu’eux qui étaient présents… indifférents aux mille et une lumière artificielles qui éclairent nos nuits et prolongent nos jours… niant le rythme incessant de leurs levers et leurs couchers …

Leur présence m’est réconfortante,

leur entêtement, rassurant,

leur beauté apaisante

preuve que ce n’est pas nous qui menons la danse,

mais un Autre

qui ne se lasse pas

de nous offrir ce spectacle,

toujours renouvelé

toujours recréé

malgré notre indifférence persistante…

jour après jour,

nuit après nuit….

Ici et là-bas: priez et veillez

Le 2 décembre, 2021 Virginie,

Actualités,

Je suis de retour aux États Unis…la preuve…c’est qu’il y a eu une tuerie dans un lycée…toujours la même histoire…toujours les mêmes qui s’empressent de dire que ça n’a rien à voir avec la vente libre des armes…

Je ne m’indigne plus…je n’espère plus que quoique ce soit soit changé … j’ai perdu mes illusions surtout quand on n’est même pas arrivé à convaincre les membres de notre petite communauté de l’incompatibilité des armes avec l’annonce du royaume de Dieu en Jésus-Christ….

( en tout cas c’est qu’il nous semble… mon mari avait fait tout un sermon là-dessus et depuis, il n’a plus jamais été invité à y prêcher)

C’est peut-être dommage….mais ça continue à me faire peur surtout quand je pense a mes petits enfants qui vont à l’école…

Heureusement qu’il y en a d’autres qui continuent à lutter,

Alors moi …

Je me rabats sur la prière ?

( j’avoue que je n’en ai même pas envie…pourtant…le délivre-nous du mal serait plus qu’approprié dans ces cas là… )

* * *

Pendant ce temps-là en France, Eric Zemmour fait la Une des journaux…en même temps que Joséphine Baker qui entre au Panthéon…

( On veut montrer au monde entier qu’on n’est pas raciste… ou en tout cas moins que les américains…de qui se moque-t-on ? )

et Valérie Pécresse est en lice pour le deuxième tour du parti Républicain…inattendu et intéressant : ça va modifier la donne et redistribuer les cartes…

et finalement à la Une des journaux catho, la démission du très puissant archevêque de Paris, acceptée nous dit-on en un temps record par le pape ( pour une fausse histoire de c… assure-t-il) .… ce qui risque de faire couler de l’encre dans les milieux cathos dont je suis devenue une observatrice ….le clergé, toujours le clergé, autrement dit les puissants ( il ne s’agit pas d’un curé de campagne même si on nous dit qu’il n’aspirait à rien d’autre, garantie selon certains de son humilité) au centre des préoccupations des fidèles…

Jésus reviens !

* * *

C’est le cri de la dernière ligne du dernier livre de la bible …. mais il n’est pas encore revenu : il ne doit pas penser que ce soit encore l’heure….

Alors, « Priez et veillez » en attendant, nous avait-il dit

(Il faudra bien que je m’y remettre!)

Rendre grâce

Le 27 novembre 2021 , notre autre chez nous, en Virginie…

Le temps passe, la roue tourne, les paysages défilent mais ne se ressemblent pas….

D’abord Washington, où maintenant les scènes de rue me sont devenues familières, pourtant tellement différentes et éloignées de celles de Paris même si il y fait froid et qu’il y a des courants d’air quand on sort du métro…

Dans ce quartier en tout cas, quoique les gens ne soient pas en grande majorité des
« blancs” , leurs vêtements ne reflètent pas une origine particulière : c’est un grand bric à-brac d’accoutrements plus ou moins colorés de gens qui se pressent mais ne se promènent pas … ( bon c’est un jour de semaine et il fait froid!)

Malgré ces différences, je me rends compte que je n’y suis pas une étrangère, je connais presque chaque détour de rue…

Washington, où l’on fait la fête pour un anniversaire dans une ambiance « latina » avec la musique à fond, les danses collectives et les enfants qui courent partout pendant que les adultes conversent…. en espagnol essentiellement…

Après Washington pour aller en Virginie, c’est la route 66 ( pas la fameuse 66 que les touristes français veulent suivre) et ensuite la 81 qui va du nord au sud des État Unis et où l’on est sûr de trouver des véritables convois de camions qui contrairement en France ou en Europe ont le droit de rouler à la même vitesse que les voitures… pas très rassurant….

On retrouve une maison au milieu de feuilles mortes qui recouvrent complètement le sol, mais on peut admirer encore quelques unes ocres accrochées aux arbres et des buissons d’un rouge flamboyant…

Finalement,

il est temps de préparer la fête de Thanksgiving où toute la famille qui se trouve sur le même continent une fois encore, avec nous les Seniors, toujours en vie, malgré la COVID, malgré les accidents de la route, malgré les imprévus des voyages des uns et des autres…

pourra s’asseoir autour d’une grande table…

De quoi rendre grâce…

Qu’en sera-t-il l’année prochaine ?

* * *

Malgré les galères que sont les voyages, malgré la fatigue et les complications, malgré le challenge de devoir s’adapter à différents modes de penser et de faire, malgré les moments d’énervements et les ras-le bol, malgré d’avoir souvent l’impression de vivre assis entre deux chaises et ne pas savoir où se poser, car ici on est séparé des uns et là bas on est séparé des autres…. malgré tout ce que peut signifier de fardeau supplémentaire d’avoir une famille multiculturelle,

Je rends grâce… car je sais que c’est une chance… ​