Carême?

 

Jeudi 23 février : Le jour après le mercredi des cendres

Hier, j’étais bien partie pour le carême…

Le matin, je me suis sentie inspirée par le

« Souviens-toi que tu es poussière et que tu redeviendras poussière… »

Il y a tellement à méditer là-dessus : si tous les matins on commençait notre journée avec cette pensée, on jetterai un regard totalement différent sur notre journée…

peut-être devrais-je commencer chaque journée avec cette pensée de ces 40 jours de carême, me suis-je dit ?

Mais voilà, le temps n’a pas coopéré !

Hier soir on a eu un coucher de soleil magnifique,, un de ces couchers de soleil qui nous laissent pantois, qui a embrasé tout le ciel de rose, de bleu en plus des oranges habituels…

Devant une telle beauté, on reste béat….et le « souviens-toi que tu es poussière et redeviendra poussière » a semblé tout à coup complètement à côté de la plaque

Comment peut-on penser à la vanité des choses, à notre fin prochaine, à notre disparation inévitable de cette terre devant un tel spectacle !

Et en plus, aujourd’hui le thermomètre est monté jusqu’à 25 ! Comment peut-on faire carême quand le printemps éclate de partout…

J’ai plutôt envie de réciter ces lignes magnifiques du psaume qui célèbre la beauté du ciel et la gloire de Dieu :

« Les cieux racontent la gloire de Dieu, Et l’étendue manifeste l’oeuvre de ses mains. Le jour en instruit un autre jour, La nuit en donne connaissance à une autre nuit.… »

Alors pour l’instant, pour le carême, c’est raté !

Il faudra que je repense la chose…

 

Mardi gras

le 21 février, 2023, USA

Mardi gras…déjà !

Il est temps de sortir de mon hibernation, surtout que les fleurs apparaissent de partout : on ne sait plus ou donner de la tête, et les oiseaux font un vacarme du tonnerre !

Mardi gras

Quel nom et quelle histoire derrière ce nom qui est devenu « le carvanal » , terme moins rattaché à ses racines chrétiennes et qui est lié surtout à la perspective de voyages touristiques et de spectacles exotiques de femmes qui dansent à moitié nues, pour racoler ceux qui ont les moyens de se payer les offres alléchantes de l’industrie du tourisme qui utilise les grands moyens après les années de vaches maigres du Covid  !

Il faut bien vivre et faire vivre !

Mardi gras donc, dernier jour avant le début du carême (pendant lequel, à l’époque de la chrétienté triomphante en Europe on ne devait plus manger de la viande dégoulinante de graisse, sacrifice pour les nobles mais pas les membres de la classe paysanne qui faisait maigre tous les jours) et qui grâce aux musulmans qui eux ont le Ramadan mais aussi grâce à la mode des régimes détox qui prônent le jeûne , a fait son grand retour… (je devrais aussi mentionner les végans et végétariens et ceux qui considèrent comme criminels ou irresponsables la consommation de viande animale)

Ce n’est pas plus mal même s’ il a fallu le vider de son contenu religio-chrétien ce fameux carême pour qu’il redevienne fréquentable…et qu’on trouve des vertus à une pratique autrefois décriée, considérée comme une preuve tangible s’il en était besoin, de l’emprise malsaine de l’église sur la population qu’elle empêchait de jouir…( c’est la même chose pour la popularité aujourd’hui des pèlerinages prisés par les adeptes de longues marches d’endurance, de méditation au milieu d’une nature redevenue souveraine exempts du motif de pénitence qui leur était attaché)

Le carême tombe toujours bien pour moi, suffisamment longtemps après que mes bonnes résolutions de la nouvelle année aient commencé à s’étioler et que j’aie besoin de me reprendre en main.

Mais aujourd’hui, c’est encore mardi gras … et je peux un jour de plus continuer à perdre mon temps dans des activités futiles, à me laisser aller à mes envies du moment, à oublier mes obligations envers mon prochain (proche ou lointain), sans avoir en sourdine ce sentiment désagréable de culpabilité ( à cause de ce fameux péché d’omission avec lequel on en finit jamais …)

Demain, oui je me remettrai à…. ( je n’ai pas encore décidé ce que je ferai ou arrêterai de faire).

Aujourd’hui par contre,

C’est mardi gras !

Alors, j’en profite !

Détresse

Toute la misère du monde…

Le 16 février, 2023, USA

C’est cette retenue, ce regard éteint mais vigilant, ces non-dits,

cette manière évasive de répondre aux questions qu’on lui faisait,

cette peur d’en dire trop de personne aux abois,

il fallait avancer à petits pas pour ne pas l’alarmer…

* * *

Il y en a qui vous racontent toute une litanie de leurs malheurs, et s’arrêtent à peine pour reprendre leur souffle

ceux-là je les connais bien, ce sont les professionnels de la mendicité,

non pas qu’ils n’aient pas souffert mais au moins ils ont appris comment survivre

en faisant jouer le levier de la la pitié,

le pire est derrière eux en général…

mais elle, elle ne l’avait pas encore appris

en tout cas pas ici, dans ce pays où elle avait atterri

on se demandait comment…( et on craignait le pire)

mais comment savoir…

* * *

Finalement, elle a lâché le morceau

( ou tout au moins un des morceaux…)

et on a pu l’aider…

* * *

On croit qu’on s’habitue avec tous les interviews à la TV des victimes de catastrophes en tout genre où le reporter insiste lourdement pour que la personne exprime avec le plus de détails possibles sa douleur, sa détresse … et pour que nous le spectateur avide de sensations fortes puisse se répandre en ses faux bons sentiments qu’est la pitié , pour apaiser notre conscience. (On connaît tous la souffrance spectacle présentée par les ONG, bien orchestrée pour nous faire mettre la main au porte feuille…)

* * *

Mais ce matin, ce n’était pas de l’autre coté de l’ écran, c’était juste là devant moi, sans que je m’y attende, sans rien pour me protéger de sa souffrance à elle. Et même si ce n’était pas la première fois que je me retrouvais face à face avec une personne en détresse, elle m’a atteint directement sans que j’aie eu le temps de l’éviter: on ne s’habitue jamais à la souffrance d’autrui !

Seigneur, prends pitié de ta fille en détresse !

St Valentin

Mardi 14 février, USA,

St Valentin : ici pas la fête des amoureux mais la fête à tout le monde, l’occasion de se dire aux uns et aux autres qu’on s’aime bien et de s’offrir des chocolats en forme de coeur … bon marché et pas particulièrement bons ! ( presque impossible de trouver des chocolats de bonne qualité ici, même ceux qui sont supposés venir de Belgique ou de Suisse qui portent le nom d’une grande marque mais dont les ingrédients ont été modifiés pour le marché américain)

Le printemps qui va et qui vient : les crocus qui sortent de terre, disparaissent quand il y a une gelée et réapparaissent au jour suivant . Je désespère maintenant d’avoir une belle chute de neige mais on ne sait jamais!

Et les actualités qui ne changent pas : il y a toujours la guerre en Ukraine prête à s’intensifier avec le printemps qui arrive, ce tremblement de terre meurtrier en Turquie et en Syrie, aggravé par la perversité humaine : des riches qui veulent devenir encore plus riches et construisent des immeubles avec des matériaux bon marché qui s’écroulent au moindre tremblement de terre, un dictateur sanglant empêchant des millions de personnes de recevoir l’aide internationale, une tuerie de plus aux États Unis dans une université… et on pourrait citer bien d’autres choses comme la répression en Iran, la guerre au Yemen, la persécution religieuse et les missiles en Corée du Nord etc. etc.

Vus d’ici, évidemment, les grèves, les manifestations et les débats à l’assemblée contre la réforme des retraites en France, semblent bien inoffensives ( même si ça ne l’est pas)

Quel spectacle étonnant nous offre cette planète qui nous a été confiée, il y a bien longtemps ( je n’entrerai pas dans les débats sur quand l’être humain ou homo sapiens comme on disait à une époque… a apparu sur terre ça change tout le temps..) On ne peut pas dire quelque soit les croyances que l’on peut avoir là-dessus, qu’on ait fait un bon travail et encore moins que notre planète soit devenue un paradis… ou même qu’on soit vraiment un animal supérieur devenu plus intelligent, plus solidaire, plus compréhensif, plus tolérant, moins cruel etc, etc.…au cours de tous ces millénaires. ou millions d’années…

Alors qu’est-ce qu’il nous reste ? Le cynisme, l’indifférence ou la colère permanente ? Chacun dira…mais personne n’est jamais neutre : ce sont nous convictions profondes qu’on les admette ou pas qui guident nos attitudes, nos actions et nos réactions.

Moi j’ai choisi un camp, un mode de croire et de vivre bien particulier, sans m’en excuser ni non plus m’en vanter et que j’essaie cachin-caha de vivre au jour le jour…. et comme aujourd’hui c’est la Saint Valentin, quoi de mieux que de citer les paroles d’un homme qui n’est pas particulièrement connu pour avoir été un grand amoureux mais qui a pondu cette déclaration étonnante ( sous l’effet de l’Esprit Saint sans aucun doute) :

« Oui, j’en suis sûr, rien ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu nous a montré dans le Christ Jésus, notre Seigneur. Ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les esprits, ni le présent, ni l’avenir, ni tous ceux qui ont un pouvoir, ni les forces d’en haut, ni les forces d’en bas, ni toutes les choses créées, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu ! »

( Paul, dans la lettre qu’il écrit aux Romains à une époque où personne n’avait encore entendu parler de la St Valentin ni manger des chocolats au goût écœurant )

Ça au moins c’est encourageant !

La colère de Jésus

le 9 février 2023, USA,

On est en 2023 ! Entre les fêtes et le COVID…pas de temps de continuer à réfléchir sur ces lignes…mais en même temps, ça reflète ce qui s’est probablement passé pour la rédaction des évangiles : ils n’ont certainement pas été écrits tout d’une traite. Des bribes ont été écrites ici et là, avec de nombreuses interruptions, maladie peut-être, persécution certainement, déplacements pour prendre la fuite, ou au contraire pour aller rendre visite à des nouveaux convertis… et que sais-je encore, on peut tout imaginer, pour l’histoire de ces bouts de parchemins, confiés en catastrophe par l’un ou l’autre, retrouvés après la mort de leurs rédacteurs….Tellement d’hypothèses possibles que l’on ne pourra jamais corroborer mais qui font l’objet d’études d’érudits enthousiastes et imaginatifs…

En tout cas, nouvelle surprise de cet évangile, après l’histoire de Cana qui n’est rapportée nulle part ailleurs, on se retrouve devant un épisode que l’on connaît bien mais qui apparaît au début de la vie publique de Jésus et pas juste avant sa condamnation à mort comme dans les autres évangiles.

Jean 2 : 12-17

Après cela, il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n’y demeurèrent que peu de jours.

 La Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem.

Il trouva dans le temple les vendeurs de boeufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs assis.

Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les boeufs; il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les tables;

et il dit aux vendeurs de pigeons: Otez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic.

 Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit: Le zèle de ta maison me dévore.

* * *

Après cela, il descendit à Capernaüm, avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n’y demeurèrent que peu de jours.

La Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem.

Comme il vient d’être mentionné que Jésus était avec sa mère et ses disciples au repas de mariage à Cana, on les retrouve tout naturellement ensemble dans une ville proche , où certains pensent que vivaient des membres de la famille de Marie. Restèrent-ils là pour se reposer avant le voyage à Jérusalem qui prendrait, étant donné les distances ( 128 km) plusieurs jours ?

Toujours est-il que contrairement aux autres évangiles où l’unique fois qu’on parle de la Pâque c’est juste avant que Jésus soit arrêté et crucifié, ici, cette fête est mentionnée alors qu’on est au début du récit. A priori, comme les juifs célébraient la Pâque tous les ans, il ne serait pas anormal qu’on en parle plus d’une fois mais ce qui est surprenant, c’est que l’épisode qui y est raconté est semblable à celui relaté dans l’évangile de Marc à la fin.(Marc 11 : 15-17)

(Évidemment, cela a fait l’objet d’énormément de discussions et d’hypothèses : historiquement parlant quand cet épisode s’est-il vraiment passé ? Est-ce Jean qui a raison de le mettre au début ou Marc de le mettre à la fin ? Il est bon de toujours se rappeler, que la chronologie « exacte » du déroulement des faits et gestes de Jésus n’était pas une priorité pour ceux qui les ont rapportés et écrits mais c’est plutôt une obsession contemporaine de gens comme nous qui ont accès à une technologie moderne qui permet d’enregistrer discours et paroles et de les retransmettre tels quels, avec la date, le lieu et même l’heure )

Il trouva dans le temple les vendeurs de boeufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs assis.

 Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les boeufs; il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les tables;

et il dit aux vendeurs de pigeons: Otez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic.

Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit: Le zèle de ta maison me dévore.

On arrive directement au temple : aucun contexte n’est donné aucune explication, les agissements de Jésus arrivent sans crier gare. On ne l’a pas encore entendu prêcher ni guérir des malades ni chasser les démons : on ne l’a pas vu non plus entrer dans des polémiques doctrinales sur la loi et les prophètes avec les pharisiens, les scribes ou les hautes autorités religieuses. Cet accès de colère est complètement inattendu…mais il n’est pas gratuit pour Jésus qui le justifie :

Il dit aux vendeurs de pigeons: Otez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic.

La raison en est très simple : on a profané un lieu sacré en y faisant des transactions douteuses. Ce qui est notable c’est que Jésus parle de ce lieu comme la « maison de mon Père » et revendique ainsi son identité de fils. C’est la première fois qu’il le fait : il avait été appelé fils de Dieu dans le prologue du texte et de nouveau identifié comme tel par Jean, mais aussi par Nathanaël. On ne devrait donc pas être surpris de le voir parler ainsi, sauf qu’il ne le fait pas dans le cadre d’une déclaration où il déclinerait son identité, mais d’une manière presque naturelle, qui irait de soi. Ce qui est mis en valeur est sa relation avec Dieu qu’il appelle père ( sans se dire fils) et témoigne d’une relation intime, privilégiée et….passionnelle.

L’étonnement des disciples devant ses agissements n’est pas notée en tant que telle mais sous entendue dans la manière où il est fait référence à un texte de l’ancien testament pour arriver à justifier après coup les actes de Jésus . On a souvent cité le psaume 69 comme étant à l’origine de cette allusion mais d’autres textes qui expriment le même genre de sentiments pourraient l’être aussi.

« Je suis devenu un étranger pour mes frères, Un inconnu pour les fils de ma mère. Car le zèle de ta maison me dévore, Et les outrages de ceux qui t’insultent tombent sur moi. Je verse des larmes et je jeûne, Et c’est ce qui m’attire l’opprobre

Ce qui est mis en relief ici est le côté prophétique de Jésus, son « zèle » , qui apparaît tout à fait dans la lignée des prophètes du judaïsme, et dans celle plus immédiate d’un Jean le Baptiste dont on vient longuement de parler, et dont le rôle est de dénoncer les fautes de ses contemporains pour qu’ils reviennent à une foi plus sincère plus réelle, plus pure…

* * *

Cet épisode a fait couler beaucoup d’encre car un Jésus qui se met en colère et chasse violemment des gens du temple, ça ne cadre pas avec l’image du Jésus tolérant, bienveillant et insipide qui ne dérange personne. D’un autre côté, cet épisode est régulièrement utilisé par de nombreux amateurs exégètes pour peindre un Jésus qui ne condamnerait pas la violence leur permettant de justifier leur propre violence au nom de la foi chrétienne ou de toute autre cause qui les concerne.

Ce qu’on peut dire en tout cas c’est que ses disciples n’ont jamais vu dans cet épisode une justification de quelque acte violent que ce soit : les épîtres sont claires là-dessus et font écho aux enseignements du message d’amour et de pardon de Jésus et aucun des disciples n’a recouru aux armes pour se défendre ou pour propager la foi en Jésus ( beaucoup sont morts martyres) et personne ne l’a fait pendant au moins les deux premiers siècles. Malheureusement ça viendra après, et cette histoire-là on la connaît tous ! Mais historiquement parlant , on ne peut donc en aucun cas interpréter cet épisode dans le sens d’un appel aux armes ou d’une justification quelconque de la violence.

( c’est affolant de faire un tour sur la toile et de voir la myriade d’articles quand on pose la question Jésus était-il violent, qui répondent en cherchant à prouver que le message de Jésus n’est pas un message de non violence…)

Pour moi cet épisode, cité ici au début, met en valeur un aspect du caractère de Jésus qu’on a tendance à oublier et qui est souvent noyé dans le reste du récit  : sa véhémence de prophète, son indignation de Juste qui dénonce avec virulence tout ce qui salit l’image de Dieu, un Dieu qu’il appelle Père. Son geste d’humeur dénonce une bonne fois pour toutes, ( on aurait souhaité) cette alliance infâme entre l’argent et la religion. Car on le sait très bien encore aujourd’hui, tout est bon pour tirer profit de la ferveur des croyants qui veulent s’acquitter de leurs obligations : les lieux de pèlerinage, les abords des églises, synagogues, (mosquées, temples hindous et autres) grouillent de marchands qui sont prêts à profiter de cette manne que sont tous ces fidèles.

L’instrumentalisation du religieux pour faire des gains illicites est bien connu et encore plus répandue que jamais avec la prolifération des sites internets qui font des appels aux dons ou facilite l’achat « d’eau bénite » aux propriétés curatives , garantie d’origine…( Il y eut une époque où c’était la vente des reliques qui faisait fureur…et on se trucidait même pour les obtenir)

La colère de Jésus est bienvenue et dénonce sans ambages tous les trafics possibles et imaginables autour de lieux saints qui prolifèrent encore aujourd’hui…. Mais on préfère regarder ailleurs et se perdre dans de vaines polémiques….

Pour aller plus loin : Murphy-O’Connor, J. (2000). JESUS AND THE MONEY CHANGERS (MARK 11:15-17; JOHN 2:13-17). Revue Biblique (1946-), 107(1), 42–55. http://www.jstor.org/stable/44089472. Le texte est en anglais mais voilà le synopsis en français :

L’intervention de Jésus contre les changeurs s’inspirait du programme de Jean-Baptiste : une réforme religieuse urgente et radicale, parce que la fréquence et la nature monétaire de la taxe du temple constituait une grave offense pour certains Juifs observants. Les paroles prononcées au temple, si elles sont authentiques, datent de bien plus tard quand la perception qu’eut Jésus de son rôle dans l’accomplissement du plan de salut se fut modifiée.

Surprise

le 1er février…

Il a neigé ! Finalement !

Et cette fois-ci, ça a été complètement inattendu…pas d’alertes sur les sites de météo hier soir à grand renfort de conseils de prudence, pas d’annonce de fermetures d’écoles ni d’annulations de réunions d’organisations charitables, mais voilà que ce matin, au réveil, en ce premier février, il y avait une belle (petite mais suffisante) couche de neige qui décorait le paysage de l’autre côté de ma fenêtre…

Messieurs et Madames les météorologistes, vous vous êtes bien plantés !

Et moi qui étais en vadrouille en ville, quelques jours auparavant je suis bien contente d’être revenue juste à temps pour admirer la beauté éphémère de ce spectacle inattendu !

(vraiment éphémère car ça fond de partout!)

Pour cette grâce inattendue,

Merci !

Certitude

Le 25 janvier 2023, Virginie, mercredi,

Certitude

je ne saurai comment l’expliquer mais …

après avoir vécu au bord du doute

si longtemps

ne perdant jamais de vue

les bifurcations de la route

à chaque carrefour

voilà qu’au plus profond de moi-même

sans que je la voie venir

est née

la certitude

***

pourtant

je n’ose pas y adhérer pleinement

comme si

elle signifiait trahison

d’un moi passé toujours à l’affût

de la réfutation

d’une vérité révélée

***

je me suis accrochée au doute

presque désespérément

de peur de perdre

mon indépendance

et mon originalité

***

et voilà que maintenant

je suis entrée dans le territoire de la certitude

je ne sais comment

où le questionnement

n’est plus qu’une houle passagère

au dessus

des tréfonds marins

***

le sens de la vie

le mystère de la mort

au-delà des mots

et des disputations

reposent au fond

sans besoin

d’explications.

***

Pour ce don inattendu,

à Toi, merci !

Prier ou pas

le 16 janvier,2022, USA

Prier pour des gens dont on connaît tous les travers,

tous les défauts, toutes les fausses excuses, toute la mauvaise foi,

quand on sait que leurs galères auraient pu être évitées,

s’ils n’avaient pas….

ou au contraire

s’ils avaient…

(écouté ce qu’on leur avait dit et injure suprême, ont négligé de faire!)

C’est comme donner de l’argent aux ivrognes dans les métros ou aux SDF qui fument un joint sur les trottoirs, avec un chien berger à leurs pieds…

***

Tant de raisons de ne pas prier,

tant de raisons de ne pas donner,

en fait,

à bien y penser

personne n’est digne de recevoir notre aide

personne n’est assez méritant pour…

***

Personne ?

vraiment ?

Même pas nous ?

( bon alors là…il ne faudrait pas exagérer quand même !).

***

Esprit Saint quand tu nous tiens!

Belated happy new year!

Le 7 janvier, 2023,

Finalement, j’ai mis au placard 2022,

et je suis entrée de plein pied en 2023…

Pour cela,

d’abord il a fallu que je relise ce qu’il restait des événements de 2022, dans les mots et les phrases que j’ai écrits au fur et à mesure de leur vécu … seuls témoins du passé, le reste de l’année s’est envolé, il a disparu, devenu irrécupérable comme s’il n’avait jamais existé

( en Colombie la coutume le 31 est de « despedir el año » en faisant un bonhomme de paille que l’on remplit de pétards et l’on fait sauter avant de le brûler à minuit)

Ensuite, je me suis tenue au seuil de 2023 me demandant comment cette nouvelle année allait se dérouler,

Cependant

je n’ai consulté aucun horoscope, ni par curiosité ni pour me distraire ( comme je l’ai fait quelquefois)

je n’ai lu aucune prédiction non plus, dans aucun journal, sur aucun site internet, dans aucune langue.

( même pas dans la version anglaise de journaux japonais, pour avoir une opinion venant de l’Extrême orient…. la sagesse orientale étant soit-disant supérieure à la sagesse ou plutôt la folie occidentale….)

J’ai voulu faire silence

pour écouter Dieu

Mais qu’il est difficile de faire silence dans sa tête quand les idées affluent,

quand les phrases s’y bousculent,

car je ne suis pas dupe et je sais très bien, que si je me précipite,

ce n’est que moi qui parlera, ce n’est que ma voix que j’entendrai, ce sera moi qui soufflera mes idées à un Dieu que je crois présent…

Pour écouter Dieu il faut vraiment

se vider la tête et l’esprit,

et attendre

que tout soit calme et paisible

pour descendre

tout au fond

et écouter un autre son….

et puis finalement

Dans le silence

Sa présence

s’est faite palpable,

sans révélations remarquables

sans prédictions impressonnantes

sans directives précises sur quoi baser des résolutions de nouvel an…

un simple encouragement

à aller de l’avant !

Alors voilà,

je peux entrer dans 2023, renouvelée et sereine

N.B Pour aller plus loin : elle est très belle cette histoire de Dieu qui se révèle au prophète Élie, apeuré et découragé qui se cachait dans une caverne, dans le livre un murmure doux et léger (1 Roi 19 : 12….)

« Et voici, l’Eternel passa. Et devant l’Eternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers: l’Eternel n’était pas dans le vent. Et après le vent, ce fut un tremblement de terre: l’Eternel n’était pas dans le tremblement de terre. Et après le tremblement de terre, un feu: l’Eternel n’était pas dans le feu. Et après le feu, un murmure doux et léger. Quand Elie l’entendit, il s’enveloppa le visage de son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. Et voici, une voix lui fit entendre ces paroles: Que fais-tu ici, Elie?… »