Du Japon, de la guerre et… du foot

le 11 juillet, 2023 Auvergne

Je regarde le match de football féminin , Japon contre la Suède et évidemment je veux que le Japon gagne, j’étais même émue en écoutant l’hymne national japonais, moi qui ne le connais pas et qui est contre le nationalisme… ( c’est uniquement dans le contexte de matchs de foot que je supporte d’entendre les hymnes nationaux…je me suis même surprise à chanter la Marseillaise à tue-tête le soir où la France a gagné la coupe du monde en 2018…)

Quand je dis évidemment, c’est parce- qu’une partie de ma famille étant devenue japonaise par alliance, le Japon n’est plus pour moi un pays exotique sur lequel on écrit et on fait des émissions à la télévision ( en général flatteuses d’ailleurs) et où quelqu’un explique l’esprit oriental à un public occidental fasciné par les mangas, l’origami, le bouddhisme, les cerisiers en fleurs et je ne sais quoi encore…et insiste sur le fait qu’ils soient tellement différents de nous !

Maintenant, je me rends compte à quel point la question de l’apparence qu’elle soit « race » ou couleur de peau, peu importe le terme que l’on utilise, n’est pas anodine. Quand je vois un japonais, il ressemble à quelqu’un que je connais, quelqu’un de ma famille … et ça change tout… pas à quelqu’un dont j’ai entendu parler dans les livres d’histoire ou que j’ai vu aux actualités…

(1-0 pour l’instant, les japonaises perdent : elles ont tellement plus petites que les suédoises qui les poussent….ce n’est pas juste!)

Ce qui fait que l’autre jour, j’ai été bouleversée….

Quand j’ai lu le récit de cet épisode historique pendant la deuxième guerre mondiale ( que j’ignorais totalement) de l’internement de femmes françaises avec leurs enfants en ce qui était l’Indochine française à l’époque par l’armée japonaise en 1945 ( dans le livre de Caroline Laurent Evelyn Pisier « Et soudain la liberté” cette dernière l’ayant vécu avec sa mère quand elle avait 4 ans)…

Bien entendu, j’avais lu des récits et j’ai aussi vu des films des atrocités commises par les japonais pendant la deuxième guerre mondiale, mais je ne me suis pas sentie particulièrement concernée… c’était arrivé à des gens que je ne connaissais pas et avec lesquels je ne pouvais pas m’identifier….

Mais dans ce cas, j’étais concernée : j’avais aussi eu une amie qui avait vécu et était née dans l’ancienne Indochine française… et en lisant le récit, j’avais envie qu’à un moment donné, l’auteur du souvenir raconte qu’ il y avait un des gardes du camp qui avait eu pitié d’elles, qui avait montré de la compassion… qui avait un visage humain et pouvait racheter les autres méchants japonais….

Mais rien de tout cela : le récit n’était que que trop classique avec ses descriptions atroces de la faim, de la saleté , de la brutalité et comme c’était des femmes, du viol…. semblable à tellement d’autres …

Comment se fait-il que des êtres humains, ni meilleurs ni pires que les autres, quelque soit leur nationalité, leur race, leur statut social puissent se transformer en bêtes sauvages ? Où trouvent- ils cette capacité ? Dans quels puits d’eaux saumâtres et profondes vont-ils chercher ce liquide empoisonné qui les aveugle à la souffrance d’autrui, ou pire leur procure du plaisir à l’observer ?

Et une fois revenus à la vie ordinaire, ils rentrent dans les rangs et retrouvent leur visage humain avec leurs petits manques, leurs petites joies, leurs petits actes de compassion même… comme si de rien n’était… ( Peut-être pas vraiment… )

Faudrait- il pour autant les haïr eux et leurs descendants ?

Ce fléau qu’est la guerre  !

Aimez vos ennemis ! disait Jésus

Le seule vrai anti-dote aux ravages de la guerre ?

Quel défi à relever!

PS : Le Japon a perdu 2-1 et je dois avouer que j’ai pas eu le courage de voir tout le match : elles étaient tellement petites faces à ces grandes suédoises…demain je souffrirai encore quand jouera la Colombie et après la France ! Des émotions en perspective

Un message pour tous

le 3 août, 2023, Auvergne,

De nouveau, je reprends la lecture de cet évangile à reculons : je ne peux pas l’aborder comme un texte comme les autres, en faire simplement une critique littéraire, avec toutes ses limites étant donné que c’est un texte traduit et que l’identité de l’auteur est énigmatique, constamment remise en question.

Je ne veux pas non plus abandonner mon esprit critique et me jeter dans une lectio divina, où je me pose uniquement la question de quel est le message de ce texte car il est parasité dans mon esprit par tous les commentaires, sermons , thèses et théologies qu’il a suscités que j’ai pu lire ou entendre … or mon désir est de renouveler mon regard…

Malgré tout, sa lecture m’oblige à poser des actes de foi dès le départ ; Tout d’abord de mettre ma confiance en des personnes qui ont existé il y a longtemps et auxquelles on ne peut plus poser de questions pour vérifier la véracité de leurs dire ou de leurs écrits… à savoir ceux et celles qui ont été des témoins oculaires, et ensuite ceux et celles qui les ont écrit ou compilés. Il me faut croire qu’ils n’ont pas cherché à tromper leur audience pour la manipuler ; en d’autres termes qu’ils n’avaient pas des intérêts cachés et n’étaient pas d’ une intégralité morale à toute épreuve.

Il est évident, historiquement parlant que les disciples de Jésus et les assemblées qui se sont formées après sa résurrection, étaient dénués de tout pouvoir politique, économique et social au moment de l’élaboration de ces textes. Ça c’est une certitude attestée par le fait de la persécution des autorités d’abord juives mais surtout romaines envers eux… mais à l’heure d’aujourd’hui ces textes sont diffusés et enseignés par des églises dont le pouvoir économique, politique et social est bien réel et c’est ça qui fausse tout… Les gardiens traditionnels du message sont devenus inaudibles parce-qu’indignes de confiance..

Mais en revenant aux temps où ces textes ont été élaborés et dans l’impossibilité de vérifier avec certitude comment ils ont été formés, il faut faire un dernier acte de foi ou de confiance, le plus grand  : que Dieu lui-même soit intervenu pour que nous ayons des documents pendant tous ces siècles qui soient fiables et crédibles (pas des faux…)

Pour cela bien sûr, il faut croire au Dieu révélé dans les écritures, dont l’intention n’est pas de tromper l’être humain mais de l’éclairer et le guider… On en revient toujours là…et que s’il y a eu des Abraham, des Moises et des David, c’est finalement toute une communauté qui est au centre de la transmission de ces messages, et pas un individu tout seul, pas un Super Héros ! La Bible après tout veut dire, bibliothèque… elle est donc et a toujours été plurielle…

Voici maintenant la deuxième partie des paroles de Jean le Baptiste,

* * *

Jean 3 : 31-32

 Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous; celui qui est de la terre est de la terre, et il parle comme étant de la terre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous,

 il rend témoignage de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage.

Celui qui a reçu son témoignage a certifié que Dieu est vrai;

car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne pas l’Esprit avec mesure.

 Le Père aime le Fils, et il a remis toutes choses entre ses mains.

 Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.

* * *

Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous; celui qui est de la terre est de la terre, et il parle comme étant de la terre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous,

il rend témoignage de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. ( Jean)

Je ne peux m’empêcher de mettre cette affirmation en parallèle avec ce que Jésus a dit dans son discours/dialogue avec Nicodème, je les recopie donc ici :

 En vérité, en vérité, je te le dis, nous disons ce que nous savons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu; et vous ne recevez pas notre témoignage.

 Si vous ne croyez pas quand je vous ai parlé des choses terrestres, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses célestes?

Personne n’est monté au ciel, si ce n’est celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel. (Jésus)

( pour une étude plus approfondie de ce passage https://simone-blog.org/2023/06/le-croire-ou-ne-pas-le-croire-voila-la-question.html)

Jean Baptiste avec ces paroles reprend des thèmes présentés par Jésus au cours de ce dialogue: il fait une distinction entre les choses spirituelles et les choses terrestres… il lie leur connaissance à la nature ou l’identité du messager : il réaffirme donc comme Jésus l’a fait que « celui qui vient du ciel » connaît nécessairement les réalités spirituelles. Il parle aussi du témoignage pour authentifier les déclarations de Jésus ( élément très important dans la pensée juive) en disant que ce témoignage quoique authentique n’est pas reçu.

La différence est que Jean note que Jésus est «  au-dessus de tous » alors que Jésus, n’affirme être au-dessus de qui que ce soit même si son origine vient du ciel : il n’en tire pas la conclusion de sa supériorité…

L’humilité est donc des deux côtés : du côté de Jésus qui ne se considère pas supérieur à quiconque mais qui déplore que son identité ne soit pas reconnue, et du coté celle de Jean la Baptiste qui lui affirme la supériorité de Jésus et par conséquent, son infériorité à lui…

Celui qui a reçu son témoignage a certifié que Dieu est vrai;

car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne pas l’Esprit avec mesure.

Jean maintenant se démarque de ceux qui ne croient pas au témoignage de Jésus : il fait partie de ceux qui y croient, c’est pour cela qu’il ne faut pas prendre le mot personne au pied de la lettre… c’est une manière de parler pour dénoncer le rejet des plus nombreux mais surtout de l’institution religieuse…il affirme donc que Jésus est un prophète au sens étymologique du terme car il dit « les paroles de Dieu », mais il n’est pas n’importe quel prophète car il est totalement rempli de l’Esprit Saint ( sans mesure).

Il continue à insister…et c’est là que l’on retrouve dans sa bouche de nouveau des paroles très proches de celles de Jésus que je citerai pour les comparer…

Le Père aime le Fils, et il a remis toutes choses entre ses mains.

Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.

(Jean)

 Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.

[ . . .] Celui qui croit en lui n’est point jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

(Jésus)

Les deux textes nomment Jésus comme le « Fils » : Jésus s’auto-dénomme en quelque sorte mais indirectement en parlant de lui-même à la troisième personne, il n’y a pas ( en tout cas pas encore ) de « Je suis » c’est Jean, le témoin qui nomme ouvertement Jésus du titre complet de « fils unique de Dieu »

Les deux affirment que la vie éternelle est en Jésus, ce qui signifie ici reconnaître qu’il a été envoyé de Dieu, mais Jean parle de l’amour de Dieu pour son fils Jésus alors que Jésus parle de l’amour de Dieu pour le monde…la perspective est différente… C’est un message universel que Jésus présente alors que celui de Jean est uniquement à l’intention des juifs…

Les deux aussi parlent du jugement pour ceux qui ne croient pas au « Fils » mais celui de Jean est plus dur parlant de la colère de Dieu face au rejet de Jésus, conformément au style de Jean dont le message est l’appel à la repentance

* * *

Ce que j’en retiens…

Une fois que je franchis l’obstacle ( ou laisse de côté) la question de savoir si Jean a vraiment utilisé les termes exacts cités ici, et que je prends l’ensemble comme « authentiquement signifiant » dont la rédaction a été inspirée… c’est la comparaison entre les paroles attribuées à Jésus et celles à Jean qui me frappent tout d’abord. Elles présentent deux hommes qui se retrouvent dans leur humilité, une humilité non feinte car elle ne les fait pas renier à qui ils sont.

Jésus ne s’est vanté de rien… il ne s’est pas vanté de l’amour que Dieu avait pour lui ce qu’il passe totalement sous silence (certainement par pudeur) il ne s’est pas vanté non plus d’être « descendu du ciel » et donc d’être supérieur aux autres, à Jean particulièrement, mais il n’a pas cherché pour autant à se rabaisser ( comme les gens qui font semblant d’être humbles) : il a énoncé qui il était et sa déception face à ses interlocuteurs est qu’ils ne croyaient pas ce qu’il disait, non pas parce-qu ils ne le mettaient pas sur un piédestal, car « ils préféraient les ténèbres » à la lumière qu’il était venu leur apporter.

Jean ne s’est pas senti rabaissé ou plutôt dévalorisé, en affirmant la supériorité de Jésus par rapport à lui-même…la preuve c’est qu’il a continué à exercer son ministère après sa rencontre avec Jésus : il n’a pas renvoyé ses disciples leur disant que sa mission était finie. Il a continué à assumer le rôle qui lui avait été assigné, celui de prophète du peuple juif, tant et si bien qu’il en est mort martyre, décapité sur ordre du roi…

Témoins l’un et l’autre, témoins l’un pour l’autre… ! Une belle leçon !

Mais, il y a une autre dimension que révèle la comparaison de leur message, même si j’aime beaucoup le personnage de Jean Baptiste et que par certains côtés, ma balance pencherait pour lui : seul celui de Jésus est adressé à tous, (inclusif en quelque sorte) car il ne s’adresse pas qu’aux juifs et on peut prendre note qu’il n’y a pas de femmes mentionnées dans l’entourage de Jean, celles-ci n’apparaissant dans son histoire que pour être représentées en la personne d’Hérodiade et de sa fille, symboles à jamais des « Ève »perverses et séductrices qui vont causer sa mort..

Sans le message de Jésus, il faut bien l’avouer, aujourd’hui à l’heure qu’il est, moi femme du XXIème siècle, n’étant pas membre du peuple choisi, j’en serai ignorante voire exclue …

Merci, donc Jésus !

Humilité

le 1 août, 2023, Auvergne

Après toutes ces années, je me rends compte que c’est ma gloire que je continue à chercher…constat lamentable… je n’ai jamais été une bonne élève de l’humilité ( par contre feinte oui…)

Je peux me donner des excuses…la 3ème d’une fratrie née alors que ma mère était déjà épuisée et aurait voulu faire une pause. Elle avait eu certainement une grande joie à pouvoir donner naissance d’abord à un beau garçon et ensuite à une jolie fille, donc son contrat était rempli… (et après moi un autre est venu…puis une autre) Il a fallu donc que je trouve un moyen de me faire remarquer ou plutôt de me faire mousser, de sortir de l’invisibilité dans laquelle je me trouvais : mon existence en dépendait.

Mais nous ne pouvons pas passer notre vie à nous donner des excuses pour nos manquements d’aujourd’hui, en rejetant la faute sur les circonstances plus ou moins difficiles que nous avons vécues hier, particulièrement dans l’enfance…Après un certain temps, il faut nous regarder en face et prendre nos responsabilités…

On a tous notre talon d’Achille et au lieu de nous en lamenter ou de nous en excuser, savoir où réside notre faiblesse peut-être le lieu fertile de l’apprentissage d’une conversion constante et…. d’une vraie humilité ?

Une opportunité en quelque sorte…

« Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » disait un certain Paul car la « puissance [de Dieu] s’accomplit dans la faiblesse »

Pour aller plus loin…un très beau sermon sur ce thème :

https://oratoiredulouvre.fr/index.php/libres-reflexions/predications/quand-je-suis-faible-c-est-alors-que-je-suis-fort-2-corinthiens-12

Épargnés

le 31 juillet, 2023, Auvergne

( réflexions à la suite de conversations à bâtons rompus sur la vie que nous avons menée)

Épargnés

Après tant d’années à vivre au bord du danger

***

Épargnés

du meurtre au coin d’une rue par une balle perdue

ou de celui délibéré d’un inconnu,

qui à notre insu

a décidé de mettre fin à notre vie…

***

Épargnés

de n’avoir pas subi la torture,

ni d’avoir été traînés devant les tribunaux

(les vrais ou les faux)

et condamnés sans appel

par un jury haineux et cruel

***

Épargnés

de ne pas avoir connu la faim ( la vraie )

ni la guerre incessante

sans pouvoir fuir très loin

et espérer de connaître des lendemains

paisibles et sereins

***

Épargnés

de n’avoir pas été été emportés par une maladie fatale,

arrivée sans crier gare,

à la fleur de l’âge

ni d’être restés paralysés

à la suite d’un accident malencontreux

( ni d’avoir causé la mort d’un malheureux)

***

et la liste pourrait être encore plus longue

si je l’alimentais de toutes les catastrophes de l’actualité …

(Est- ce parce que ces malheurs arrivent aux autres et pas à nous que l’on est attiré par les faits divers les plus scabreux et les images terrifiantes venues des 4 coins du monde ? )

mais en tout cas…

Même si comme tout le monde, on a eu notre lot de difficultés,

Épargnés,

nous l’avons été

et ce serait d’une grande ingratitude

de ne pas le reconnaître…

et de continuer à vivre

sans remercier…

Ingratitude

le 24 juillet, 2024, Auvergne

L’été se gâte…

la terre est sèche

le temps est lourd

les fleurs sont fanées

Il n’est pas encore temps de cueillir les mûres

et je me rends compte

tout à coup

que la nuit tombe beaucoup plus tôt

qu’avant

***

J’ai cessé de regarder et admirer le ciel

le paysage autour de moi s’est banalisé,

de temps en temps, je note quand même

les couchers de soleil

mais je m’y arrête à peine

l’émerveillement du début

a disparu

imperceptiblement

***

Pourquoi ?

***

Journées trop pleines ? ( n’exagérons rien)

Distraction ? Préoccupations ?

Peut-être plutôt, lassitude et ingratitude…

***

le soleil ne devrait pas se lever pour rien

ni pour personne

négliger de venir assister au spectacle

auquel je suis conviée jour après jour

est une faute inexcusable

Surtout que trop tôt, l’été partira

et je le regretterais

quand le froid reviendra…

***

Aide-moi

à prendre le temps de contempler

avec gratitude

le ciel, la lune et les étoiles

ouvrage de tes doigts

Toi

qui les fixas

et si généreusement

nous les dévoilas

(Psaume 8)

Réflexion

Photo prise le 16 juillet au large d’Hiroshima

Le 19 juillet, chez nous en Auvergne

( visite des uns des autres, avant et après un voyage à Bruxelles, échos de ceux qui sont au Japon avec 7 heures d’avance sur nous et des autres aux États Unis avec 6 heures de retard…et moi au milieu qui essaie de m’y retrouver…. Avec le départ de la dernière fournée, la maison retrouve son calme pour l’instant)

Jésus-Christ

mon point de repère

le nord de ma boussole

auquel je retourne après m’être dispersée

aux quatre coins de la vie

***

Toujours les mêmes interrogations

sur l’importance ou la nécessité

de telle ou telle activité

la question de savoir

si l’essentiel c’est le spirituel

quand le reste, le matériel,

ne serait qu’accessoire voire superflu,

la question de savoir

s’il faut miser uniquement sur l’Éternel

et laisser de côté, le temporel, le passager

l’éphémère

***

Toujours les mêmes interrogations

pour savoir si ma vie

est vraiment alignée

avec ce qui compte

et ne se perd pas dans le futile et l’inutile …

***

Au fur et à mesure que le temps passe

et que je sais que mes jours sont comptés

(même s’ils l’ont toujours été)

doivent-ils être pleins à craquer

jusqu’ au moment de mon dernier soupir ?

N’y -a-t’il d’autre repos légitime que le repos éternel ?

***

« Il y a un temps pour tout… »

disait un certain Salomon,

un roi très sage paraît-il

auteur supposé du livre Ecclésiaste

(mais qu’importe après tout )

Il en a fait toute une liste de ces différents moments de la vie…

 «  un temps pour naître, et un temps pour mourir […]  un temps pour pleurer, et un temps pour rire; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser […] un temps pour se taire, et un temps pour parler »

et de temps en temps, au milieu de ses considérations désabusées, il nous rappelle que c’est sous le regard de Dieu que se déroule notre vie…

 « mais que, si un homme mange et boit et jouit du bien-être au milieu de tout son travail, c’est là un don de Dieu »

J’accueille donc le don de Dieu du moment : celui de la pause et du repos…

(Après tout, Jésus, fils de David était bien un descendant de Salomon…Il aurait certainement approuvé !)

N.B Pour aller plus loin, une autre citation du même livre : « Voici ce que j’ai vu: c’est pour l’homme une chose bonne et belle de manger et de boire, et de jouir du bien-être au milieu de tout le travail qu’il fait sous le soleil, pendant le nombre des jours de vie que Dieu lui a donnés; car c’est là sa part. »

Du genre humain

peinture de Yves Perrin

le 13 juillet 2023, Bruxelles

Au spectacle

Le genre humain, quel spectacle étonnant : un amalgame insolite d’histoires toutes différentes, faites de drames et de joies quotidiens, de luttes et de triomphes, d’échecs et de déceptions, d’accueils et de rejets…Incompréhensible et fascinant quand on prend le temps de l’observer…de quoi se poser des questions…

C’est ce que me suis dit, l’autre jour, assise à une terrasse de café en mangeant des frites face à la Gare du Nord en attendant mon train pour aller à Bruxelles…

Qui sont-ils tous ces gens? Quelles circonstances de leur vie les a conduits à se retrouver dans ce lieu-ci à ce moment précis ?

Il y a tous ceux qui partent en voyage en ce temps de vacances avec des gros sacs à dos qu’ils portent à grand peine ou des valises énormes qu’ils font rouler bruyamment sur le pavé…

Il y a ceux qui marchent dans la rue pressés, allant on ne sait où avec pour tout bagage, un portable à la main parlant tout haut à un interlocuteur invisible…

Il y a ceux qui se promènent et conversent allègrement ou intensément avec leurs comparses du moment

* * *

Et l’on voit toutes les tenues possibles et imaginables : quelques complets avec ou sans cravate ( de moins en moins de cravate) , des boubous chatoyants, des djellabas et des hijabs qui n’étonnent plus au milieu des shorts et des jupes courtes avec des hauts minimalistes…

Et puis … de plus en plus de tatouages sur les bras, et les jambes et même sur le cou, assortis de boucles que l’on ne peut plus appeler, « boucles d’oreille » car elles apparaissent un peu partout …

Toutes les formes de visage et de couleurs de peau possibles et imaginables défilent devant moi d’une variété inégalée

sauf que tous ces gens se ressemblent un peu avec leur portable devenu objet universel, leur jean et leurs baskets, qui s’accommodent des djellabas, des boubous, des hijabs autant que des vestes et des chemises blanches…

Quelquefois, je peux entendre une bribe de conversation dans une langue que je reconnais…mais bien souvent, elle m’est étrangère : seuls les gestes et le ton me renseignent un peu et m’aident à imaginer le reste..

Immensité et diversité de cette marée humaine

Comment- est il possible qu’un jour, ils n’existeront plus, ils disparaîtront, ces millions et ces millions d’êtres humains qui vivent sur notre planète… ils ont l’air tellement vivants aujourd’hui tellement présents : ils occupent tout l’espace …tellement qu’on en oublie qu’il y a autre chose sur cette terre, comme des étoiles dans le ciel, des animaux dans les prés, des fleurs sur les talus, des forêts, des montagnes , des rivières, des cours d’eau, la mer…

Comment-est-il possible qu’ils puissent être une parenthèse dans l’histoire de l’univers, le résultat d’une mutation fortuite, incontrôlée, sans rime ni raison ?

Comment pourrait-on le croire ?

Pourtant, toutes les explications sont décevantes, elles s’arrêtent toujours au seuil de notre capacité de compréhension : elles ne peuvent rendre compte de cette réalité inouïe qu’est le spectacle fascinant du genre humain…

Même un Dieu créateur ?

Incompréhensible que Dieu soit, et incompréhensible qu’il ne soit pas. ”

Sacré Pascal… tu as de ces formules !

Échec et apostasie?

12 juillet, 2023 Bruxelles,

Le temps s’est rafraîchi grâce à la pluie nocturne, la chaleur n’est plus si étouffante…

Un certain Justin, philosophe et martyr (100/160) après Jésus-Christ, s’est complètement planté quand il a écrit :

« Lorsque l’Esprit prophétique annonce l’avenir, voici comment il parle : « Une loi sortira de Sion et une parole, le Verbe du Seigneur, de Jérusalem ; il jugera parmi les nations et il convaincra une grande multitude. Les nations feront de leurs épées des fers de charrues, et de leurs lances des faucilles ; ils n’apprendront plus à faire la guerre » (Is 2,3-4). Ces paroles se sont réalisées de façon convaincante. »

Vraiment ? 2000 ans plus tard… elles ne se sont toujours pas réalisées….Monsieur Justin, comment cela se fait-il ?

Peut-être parce que les arguments que vous utilisez pour le prouver ont une faille fondamentale….

« Douze hommes sont partis de Jérusalem pour parcourir le monde. C’était des hommes simples et qui ne savaient pas parler. Mais par la puissance de Dieu, ils ont annoncé à tous les hommes qu’ils étaient envoyés par le Christ pour enseigner à tous la parole de Dieu. Et nous, qui autrefois ne savions que nous entre-tuer, non seulement nous ne combattons plus nos ennemis, mais, pour ne pas mentir ni tromper nos juges, nous confessons le Christ avec joie et nous mourons martyrs. (…)

Cette faille serait- elle due à ce que depuis …

Ces hommes qui disent être chrétiens continuent à «  (s’) entre-tuer, à combattre (leurs) ennemis » mais aussi, à «  mentir  et tromper  ( leurs) juges, » et ne  confessent plus « le Christ avec joie » et surtout peut-être « ne meurent plus martyrs. (…) ?

Et appellent martyrs aujourd’hui, les combattants qui sont tombés sur le champ de bataille… les armes à la main bien sûr! ?

N’est-ce pas la raison pour laquelle les orthodoxes de la Russie et ceux de l’Ukraine continuent à s’entre-tuer ?

Et serait-ce pour cela que 2000 ans après, pour cacher cet échec et cette apostasie, on a changé le temps et le mode de la réalisation de cette prophétie en affirmant que ce n’est qu’après le retour de Jésus qu’elle s’accomplira ?

Allez vous y retrouvez…

(Pour aller, plus loin… l’extrait de Justin cité ici vient du commentaire de l’évangile au quotidien du 11 juillet 2023 https://levangileauquotidien.org/FR/gospel)

Été

9 juillet à l’aube en Auvergne

le 11 juillet, 2023, Bruxelles

Imperceptiblement d’abord,

inéluctablement ensuite

mais presque avec entêtement

l’été a pris la place du printemps,

***

la chaleur s’ est installée

la sécheresse aussi

les champs ont viré à l’ocre

Les roses rouges ont perdu leur pétales

mais d’autres attendent en bouton

de fleurir à leur tour

***

Malgré des émeutes des derniers jours,

et la guerre qui continue là bas,

malgré le flot continu d’actualités alarmantes

cet entêtement

d’une nature qui perdure

jour après jour,

indifférente

semble-t-il

au tumulte de ses habitants

est rassurante…

Mais jusques à quand ?

***

« En ces jours-là, après une pareille détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ;les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées.

Moments attendus ou/et redoutés ?

Selon

“Alors on verra le Fils de l’homme venant sur les nuées avec une grande puissance et avec gloire.… » (évangile de Marc)

En attendant,

Veillons et vivons