Et l’automne alors?

Le 19 septembre 2023

Ça doit être l’automne !

Tout à coup, en voyant les arbres sur le flanc de la montagne je me rends compte qu’ils ne sont plus verts…ils sont…roussis ?

La couleur de leurs feuilles est-elle due à la sécheresse ou est-ce le signal de l’arrivée tant attendue du spectacle envoûtant des ocres, des jaunes et des rouges qui va nous être offert en cette saison automnale ?

Nulle part ailleurs, je n’en vois les signes ! Je ne le sens même pas dans mon corps…

Pas de fraîcheur matinale ni vespérale,

pas de pluies au froid pénétrant

pas de bourrasque de vent tourbillonnant

Il faudra attendre encore quelque temps…

avant de pouvoir allumer le feu…

à moins que

comme dans les contes de mon enfance, un être malintentionné ait fait prisonnier l’automne ( c’était plutôt le printemps) et qu’on ne le reverra plus jamais ?

* * *

Mais, haro sur le pessimisme !

Dans les contes de fées, il y avait toujours aussi un prince fringant (ou une bonne fée) qui finissait par le délivrer pour que la terre puisse refleurir !

Alors, heureusement, je crois

qu’il y a encore aujourd’hui des princes et…. des princesses fringantes

qui luttent pour que l’automne ne disparaisse pas

et nous régale une fois de plus

de son manteau multicolore !

Merci à eux!

La Samaritaine et Jésus : une paire hors-norme

le 15 septembre 2023, Auvergne

( D’abord le séisme au Maroc et puis c’est le tour de la Lybie avec des inondations catastrophiques ; le nombre de morts est impressionnant et ne cesse d’augmenter…)

La Samaritaine et Jésus : une paire hors norme…

Réflexions préliminaires

Je n’en ai pas fini avec la Samaritaine…cette femme sans nom propre qui est uniquement désignée par son identité ethnique avec tous les préjugés ( bons ou mauvais) que cela peut susciter dans l’esprit de celui qui l’entend, c’est-à-dire l’auditeur du 1er siècle… juif ou gentil/païen … Impossible aujourd’hui de savoir exactement ce que cela pouvait être mais ce n’était pas neutre.

( pour moi, le mot Samaritaine évoque toujours en premier lieu, le magasin à Paris, et fais trotter dans ma tête, ce très vieux refrain publicitaire : la samaritaine, taine , taine est un magasin, zin, zin, ou l’on vend de la laine, laine …et des petits poussins….!!! Comme quoi !)

Me voilà donc arrivée à la partie de l’échange surprenante qui a fait et continue à faire courir nos imaginations…

« Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari :des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. »

De quoi tomber à la renverse… !

Un telle révélation de Jésus ne peut pas passer inaperçue… ce qui fait qu’évidemment, j’ai cherché à savoir comment on pouvait expliquer, considérant l’époque, qu’une femme ait eu 5 maris et de plus vivait avec quelqu’un sans être mariée… et je dois avouer que si les commentateurs s’en sont donnés à cœur joie sur la moralité douteuse de la femme en question pendant les derniers 2000 ans passés,  des certitudes sur comment cela était possible et ce que ça signifiait, dans la Samarie du 1er siècle… il y en a peu.

Il faut dire que 5 maris…ça fait rêver…et ça permet d’élaborer des thèses assez séduisantes : veuve 5 fois ? 5 maris, 5 morts ça sent l’empoisonnement… (je dois regarder trop de séries policières ces derniers temps) Ou était-elle une mégère et une effrontée telle dans un système patriarcal où seuls les hommes pouvaient demander le divorce quand leur femme ne les servait pas d’une manière satisfaisante, qu’elle s’était fait renvoyer 5 fois à cause de son insolence ? ( pas pour cause d’infidélité car si elle avait commis un adultère, elle aurait été lapidée)

Et pour cette dernière relation, était-elle une sorte d’esclave comme l’ont suggéré d’autres, car on n’est pas obligé d’épouser la personne avec laquelle on vit si elle a un statut d’esclave domestique comme c’était courant, paraît-il ? (voilà un article qui présente cette thèse: Carman, A. S., & Grana, J. (2021). The Woman of Samaria as Mistress, Slave, and Disciple: Reading for Race, Gender and Status in John 4:4-42. In Wm. C. Holtzen & J. B. Wilgus (Eds.), Looking Both Ways: At the Intersection of the Academy and the Church: ​Essays in Honor of Joseph C. Grana II (pp. 59–72). Claremont Press. https://doi.org/10.2307/j.ctv2b07vwc.8)

Ce qui m’a paru, pour moi, le plus plausible dans tout ce que j’ai pu lire, est la possibilité qu’elle ait été une femme stérile, ce qui aurait causé son renvoi plusieurs fois… et que son « compagnon » actuel n’ait eu donc aucun intérêt à l’épouser…

Et pour en finir avec ces réflexions préliminaires, je veux aussi signaler que certains se sont sortis de ce mauvais pas en disant que finalement, l’épisode n’était pas historique ( un grand classique quand on ne sait plus trop quoi dire) et que c’était une allégorie, les 5 maris représentants les 5 livres de la Torah ( le pentateuque) qui maintenant étaient remplacés par Jésus source de vie…. Mentionné dans cet article NEYREY, J. H. (1979). Jacob Traditions and the Interpretation of John 4:10-26. The Catholic Biblical Quarterly, 41(3), 419–437. http://www.jstor.org/stable/43714719 … (Je dois avouer que quand j’ai lu cela, j’ai trouvé que c’était un peu tiré par les cheveux)

* * *

Je reprends donc le texte dans sa sobriété et qui fait suite à l’étude précédente (Jésus pourfendeur de préjugé) J’ai sauté quelques versets car j’ai voulu me centrer sur l’échange entre Jésus et la Samaritaine..

Jean 4 : 16- 21, 24-26, 28-29, 39.

Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »

La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari : des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. »

La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète !…

Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. »

Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. [. . .]

La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens :

« Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? » [. . .]

Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. »

Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »

La demande de Jésus semble raisonnable ou bienséante dans la mesure où avoir une longue conversation avec une femme inconnue pourrait être mal vu, lui un homme jeune : il ne pouvait pas continuer à échanger avec elle sans que ses intentions soient remises en cause, sauf que, en découvrant ce portrait de cette Samaritaine par Sama pour illustrer cet épisode, je me rends compte tout à coup, qu’elle ne devait plus être très jeune étant donné qu’elle avait eu 5 maris… ça change tout…alors qu’automatiquement, on l’imagine comme une femme jeune et séduisante!

La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. »

Elle a dû être gênée en lui répondant qu’elle n’était pas mariée … on ne comprend vraiment sa réponse qu’après mais il est évident qu’une femme qui n’a pas de mari n’est pas une femme respectée  : elle est une sorte de paria en dehors des normes sociales. Quelle réaction attendait-elle de la part de Jésus en faisant cette déclaration ? Certainement pas celle qui viendra…

Jésus reprit : « Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari : des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. »

Jésus, est surprenant, une fois de plus, car maintenant on a l’impression qu’il a tendu un piège à cette femme en lui demandant d’aller chercher son mari, sachant très bien qu’elle n’en avait pas… (Comment a-t-il deviné ? La question est naturelle mais la réponse on la connaît…il le savait)

Il est notable que Jésus dévoile sa vie privée, voire intime au grand jour, sans lui faire de reproches, ni la sermonner et la seule remarque qu’il fait, est une affirmation positive « là tu dis vrai » alors qu’il aurait pu lui reprocher de ne pas dire toute la vérité sur sa situation.

Devant le dévoilement inattendu de son histoire, la réaction ne se fait pas attendre…

La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète ! »

Cette exclamation est-elle l’expression d’un étonnement autant qu’un soulagement ? La demande de Jésus d’aller chercher son mari, l’avait certainement mise dans l’embarras… maintenant qu’elle voit qu’elle n’a plus rien à cacher , elle peut passer à autre chose qui l’intéresse ou est-elle simplement contente de changer de sujet ?

Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. »

Elle retourne à la polémique religieuse qui les divise ( les Samaritains disaient que c’était sur le mont Gérizim…) et qui est attachée à leurs identités séparées ( comment se fait-il que toi qui es juif ?). Elle a du mal à dépasser cet antagonisme profond dont elle a été probablement la victime, cause de nombreuses humiliations auxquelles s’ajoutent celles d’être une femme répudiée plusieurs fois, peut-être et sans la respectabilité d’un mari..

La reconnaissance de Jésus comme prophète, ou homme de Dieu, ouvre la possibilité d’un vrai dialogue mais elle continue à se méfier et ne veut pas lâcher prise : elle le teste encore, en lui demandant de prendre parti et de se prononcer sur cette polémique. Sa question en réalité est de savoir « qui a raison, nous ou eux ? »

Si Jésus tend des pièges, il ne tombe pas lui dans ceux qu’on lui tend... comme au début du dialogue avec elle, il ne mord pas à l’hameçon d’une vaine polémique et répond en renvoyant les deux dos à dos : ni les uns ni les autres n’ont raison

Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père.

[. . . ]

Il explique ensuite ce qu’il veut dire en faisant cette déclaration extraordinaire, qui chamboule toutes les controverses traditionnelles sur les lieux sacrés pour lesquels on a fait couler tant de sang d’innocents et sur laquelle je reviendrai plus tard..( ici je cherche surtout à me concentrer sur la nature de l’échange et sur le caractère de la Samaritaine )

Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. »

Le débat est clos.

Alors de nouveau, la Samaritaine montre sa culture religieuse car elle connaît un des enseignements fondamentaux de la religion juive : la promesse d’un Messie ( je sais qu’il vient). Ce qu’elle dit donne à penser que ses contemporains croyaient que sa venue était imminente, ce que beaucoup d’historiens semblent penser.

La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. »

La répartie de Jésus ( ce n’est pas une réponse car elle ne pose pas de question) est directe et claire

Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. » [. . . ]

Première fois que Jésus révèle son identité sans détours: il aurait pu la cacher mais étant donné la sagacité de son interlocutrice, cela aurait été difficile. En tout cas, il démontre le respect qu’il a pour elle en lui révélant qui il est : ce n’est pas peu de chose !

Je saute la conversation avec les disciples et qui sont étonnés de le trouver en grande conversation avec une femme pour finir d’étudier le caractère de cette femme

La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens :

« Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? »

Enthousiaste, sans peur mais aussi sans délai parce que sans entraves, elle va annoncer à qui veut bien l’entendre la découverte qu’elle vient de faire : n’ayant pas de mari, elle n’a pas à se préoccuper de ses désirs ni de sa réputation, elle n’a pas de statut à défendre, elle est une femme libre et indépendante et qui en plus … n’a pas sa langue dans sa poche : elle peut donc partager avec enthousiasme et force ce qu’elle vient de vivre ! 

Elle a dû être convaincante…

Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. »

Le portrait de cette femme hors norme, s’achève : on ne reparlera plus d’elle dans le reste de cet évangile ou en tout cas, si elle a fait partie des femmes qui suivaient Jésus (très peu probable étant donné son statut) , elle ne sera plus identifiée comme la Samaritaine…

* * *

Ce que je retiens de cette rencontre :

Le mot qui pour moi caractérise tout cet épisode est surprenant(e) !

Surprenante cette femme hors norme qui ne cadre pas avec les images féminines de l’époque ni non plus l’imagerie chrétienne de la femme idéale encore prévalente aujourd’hui,

Surprenant qu’elle soit rentrée telle quelle dans un récit sur la vie de Jésus dont l’intention est d’instruire les nouveaux croyants dans la conduite à suivre sans que l’évangéliste n’ajoute un commentaire désobligeant ou même explicatif pour atténuer la situation quelque peu irrégulière de cette femme,

Surprenante, bien sûr, l’attitude de Jésus, qui après avoir révélé les détails de sa vie privée s’abstient de toute remarque, de tout commentaire, de toute critique… comme si de rien n’était.

Surprenant avant tout (comme toujours) de voir à quel point il peut être imprévisible et insaisissable, ce Jésus qui paraît être un homme ordinaire (fatigué et assoiffé) au premier abord, dénoncé et identifié ensuite par la Samaritaine dans toute sa condition de juif hautain, malicieux par surcroît, pour finir par se révéler hors norme comme prophète et Messie !

Seule une femme samaritaine vivant aux marges de la société pourrait accepter de croire qu’il était le Messie, mais pour des homme juifs bien pensant, comme il devait être difficile de le reconnaître comme, un des leursparticulièrement quand il affirme être : le Choisi de Dieu( les disciples eux-mêmes ont été surpris de le voir parler avec une femme )

En fait le mot surprenant n’est peut-être pas le mot qui décrit ce que je ressens devant le caractère inopiné de cette rencontre qui nous est racontée avec tant de justesse, c’est plutôt le mot

Émerveillement !

Réflexions postérieures

Plus je regarde ce portrait, plus il me semble cohérent avec l’échange avec Jésus : son aplomb, sa méfiance envers un homme juif, son questionnement, ses connaissances de l’histoire de ses deux peuples etc.. s’expliquent facilement par son expérience de vie d’une femme d’un certain âge qui avait fait face à des situations difficiles et avait dû se débrouiller pour survivre après la perte de ses maris ( mort ou répudiation) et chercher un homme qui puisse subvenir à ses besoins…A la lumière de cette possibilité, il est plus compréhensible qu’il n’y ait pas eu dans le texte de commentaires désobligeants sur l’immoralité supposée de cette femme, Jésus comme les gens de l’époque auraient compris sa situation difficile et sa précarité . Ce n’est qu’après qu’on en aurait  fait une figure romantique et romanesque de femme jeune et séduisante. Je me demande maintenant pourquoi, on ne parle pas jamais de cette possibilité dans les commentaires qui ont été faits… car il me semble que ça change tout dans le regard que l’on peut porter sur cette femme et cet échange…et expliquer entre autre, le respect que Jésus semble lui accorder …

Coup de semonce dans le ciel

Le 11 septembre 2023, Auvergne

Je continue à m’extasier sur la beauté du ciel étoilé le soir : je ne sais plus où donner de la tête… je me tords le coup pour essayer d’en voir l’étendue…devant, derrière, à droite, à gauche, je fais le tour du pâté de maison pour mieux les voir… ils brillent tellement tous ces astres dont je ne sais les noms… et la voie lactée que j’aperçois au-dessus de ma tête est encore plus impressionnante….

Et tout à coup, au cours d’une lecture, je trouve cet avertissement , fait aux Israélites par l’intermédiaire de Moïse :

« Veille sur ton âme, de peur que, levant tes yeux vers le ciel, et voyant le soleil, la lune et les étoiles, toute l’armée des cieux, tu ne sois entraîné à te prosterner en leur présence et à leur rendre un culte: ce sont des choses que l’Éternel, ton Dieu, a données en partage à tous les peuples, sous le ciel tout entier. »

Cette tentation devant tant de beauté comme un coup de semonce qui résonne aujourd’hui où l’on a vidé le ciel de la présence de Dieu et remplacée par Madame Nature qui est redevenue une divinité dont on parle comme si, elle était une réalité autonome !

Plus grave encore et plus urgent peut-être ce rappel, à l’heure des stations spatiales où les milliardaires vont faire du tourisme et les gouvernements veulent y planter leurs drapeaux...

« Ce sont des choses que l’Éternel, ton Dieu, a données en partage à tous les peuples, sous le ciel tout entier. »

Non, l’espace ne leur appartient pas, Dieu l’a donné à tous les peuples!

Reviens Moïse, on est entrain de perdre pied !

N.B: extrait du livre de Deutéronome 4: 19

la planète fait de la résistance

Photo du 31 juillet, de l’autre côté de l’Atlantique JM

le 8 septembre 2023, Auvergne

Oui, l’été continue,

insistant, envahissant,

la chaleur étouffante est bien là

toute la journée durant

mais dès que le soleil se couche ,

(et il se couche de plus en plus tôt)

la fraîcheur lentement mais sûrement

reprend toute sa place.

***

Malgré,

malgré le mal qu’on lui a fait

malgré l’abus éhonté de sa générosité

malgré le pillage organisé de ses richesses

malgré l’usage effréné de ses ressources,

elle poursuit sa course

notre planète,

tranquillement…

***

Inexorablement ,

Indifféremment

les saisons se succèdent…

blessées peut-être,

diminuées sûrement,

mais entêtées dans leur continuité

La planète fait de la résistance…

« Levez vos yeux en haut, et regardez! Qui a créé ces choses? Qui fait marcher en ordre leur armée? Il les appelle toutes par leur nom; Par son grand pouvoir et par sa force puissante, […] Ne le sais-tu pas? ne l’as-tu pas appris? C’est le Dieu d’éternité, l’Eternel, Qui a créé les extrémités de la terre; Il ne se fatigue point, il ne se lasse point; On ne peut sonder son intelligence.… Ésaïe 40 : 27

Dérèglement climatique

photo du 31 août , “blue moon” JM

Le 5 septembre, 2023

On s’est fait avoir !

Moi qui croyais la semaine dernière qu’on était en automne, voire en hiver, on se retrouve aujourd’hui en plein été…

Canicule !

Comme quoi le calendrier ne veut pas dire grand chose

Le pire, c’est la sécheresse : on avait eu quelques belles pluies et maintenant , tout redevient sec… Heureusement les fontaines au milieu du village continuent à couler…

Pourtant on a bien changé de saison : il fait noir à 21 heures et le matin, le soleil se lève bien plus tard…De plus les enfants ont repris le chemin de l’école…

Il devrait au moins faire frais sinon froid … mais pas cette chaleur étouffante qui s’invite devant ma porte à l’heure de midi et m’oblige à fermer le volet pour qu’elle reste dehors…

Juste pour me rassurer, je suis allée regarder le soir si les étoiles étaient toujours dans le ciel : elles étaient bien là, à leur place tout aussi brillantes que jamais…

alors je me suis souvenue de ces prédictions de Jésus sur la fin des temps… « et les étoiles tomberont… »

mais pas encore… elles sont encore bien là

donc en attendant,

pourquoi ne pas les admirer… !

Jésus, pourfendeur de préjugés

Le 1er septembre 2023, Auvergne

Quelle joie et quel soulagement d’en arriver à cet épisode inattendu qu’est la rencontre de Jésus avec la Samaritaine ! Après les déclarations sur l’identité de Jésus de Jean Baptiste qui introduisent la question épineuse de sa divinité, on salue Jean ( je salue Jean) pour avoir inclus dans son évangile cette rencontre fortuite, d’autant plus qu’on ne la trouve que là…

Jean 4 : 1-16

Les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait plus de disciples que Jean et qu’il en baptisait davantage. Jésus lui-même en eut connaissance.

À vrai dire, ce n’était pas Jésus en personne qui baptisait, mais ses disciples.

Dès lors, il quitta la Judée pour retourner en Galilée.

Or, il lui fallait traverser la Samarie.

Il arrive donc à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph.

Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi.

Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »

En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions.

La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains.

Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. »

Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ?

Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »

Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ;

mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. »

La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »

Jésus en chemin

Les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait plus de disciples que Jean et qu’il en baptisait davantage. Jésus lui-même en eut connaissance. À vrai dire, ce n’était pas Jésus en personne qui baptisait, mais ses disciples. Dès lors, il quitta la Judée pour retourner en Galilée.

On vient de quitter Jean Baptiste et il faut se rappeler que le changement de chapitre est artificiel… il a été créé très tard … (https://fr.aleteia.org/2016/03/19/qui-a-divise-la-bible-en-chapitres-et-en-versets/) c’est-à-dire au 13 ème siècle… Le texte continue donc sur sa lancée et il est toujours question de la pseudo rivalité entre Jésus et Jean, pseudo, car c’était les disciples de Jean qui se sentaient menacés par la popularité naissante de Jésus. Mais cette popularité naissante, est remarquée aussi par les pharisiens qui font pour la première fois leur apparition : ils ne sont pas encore présentés comme menaçants en tant que tel, même si dans la rencontre avec Nicodème, c’était probablement à eux que Jésus faisait allusion quand il parlait de ceux qui ne croyaient pas en ce qu’il disait.

L’auteur donne un détail qui clarifie ou corrige (?) ce qui a été dit plus haut et qui m’avait étonné à savoir que Jésus baptisait… Pourquoi ce besoin de dire que c’était ses disciples et pas Jésus ? Pour souligner à quel point le baptême de Jésus était différent, ou que le baptême n’était pas au centre de son activité ? Certains exégètes estiment que cette clarification a été ajoutée plus tard pour justement empêcher que Jésus soit vu comme un simple baptiseur quand sa mission était toute autre.

Mais en tout cas, Jésus quitte la région : était-ce parce-qu’il ne voulait pas rester dans un lieu où il devenait trop connu des pharisiens, ou peut-être pour ne pas faire d’ombre à Jean? On nous donne l’information sans en donner la raison même si on peut la supposer…

Les relations compliquées entre Juifs et Samaritains

Or, il lui fallait traverser la Samarie.

Il arrive donc à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi.

Or, il lui fallait traverser la Samarie.

Beaucoup a été écrit et étudié pour essayer de décortiquer les croyances des Samaritains, leur origine et aussi leur relation avec le peuple juif pour savoir si leur inimitié venait de différences raciales, religieuses ou de conflits passés…

Quoique les opinions diffèrent, ce qui est sûr, est qu’ils n’étaient pas considérés comme des païens ( ils étaient des descendants d’Abraham) ce qui n’empêchait pas qu’ils soient regardés comme un groupe à part, considéré comme inférieur avec lesquels on traitait peu ou prou… Préjugés raciaux, religieux, historiques ou tout à la fois ? Comme c’est le cas aujourd’hui , ce genre d’inimitié entre des peuples voisins où l’on pourrait dire « cousins » est difficile à démêler. Ce qui est certain est que cette rencontre fait état de ces rapports conflictuels.

Il arrive donc à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph.

Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi.

.

Autant les récits sur les faits et gestes de Jésus ne semblent donner de l’importance à leur déroulement chronologique, autant ils sont précis dans leur description des lieux où se déroulent les événements : c’est plus un gage de leur authenticité de donner des lieux qui eux ne bougent pas qu’une indication de temps qui elle est fluctuante sauf comme ici où l’heure de la rencontre est précisé pour expliquer les circonstances toutes naturelles de la rencontre… Jésus redevient cet homme normal qui a soif et qui est fatigué à une heure où il fait chaud et où l’on se restaure…d’ailleurs ce qui suit indique que les disciples étaient absents car ils étaient aller chercher de quoi manger

La rencontre

Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »

En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions. La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains.

La précision qui nous est donnée de l’absence des disciples, montre qu’en d’autres circonstances Jésus fatigué aurait fait appel à eux s’il avait eu soif s’étant retrouvé près d’un puits …et évidemment, la réaction de la femme a de quoi nous interpeller… parce-qu’elle ne s’exécute pas automatiquement ce qu’on pourrait espérer d’autres femmes qui naturellement serviraient un homme qui lui demanderait à boire sans même se poser de question…

Si on y pense, ce qu’il y a d’étonnant aussi c’est qu’elle se soit rendu compte tout de suite que Jésus était juif…comment se fait-il ? Le texte ne le dit pas. Était-ce par sa manière de parler, son accent, son choix de vocabulaire, …était-ce par ses vêtements ou la couleur de sa peau, la forme de sa barbe ? Qui sait ? Mais comme tout le monde aujourd’hui, elle a su à quel groupe il appartenait dès le début, preuve que quelque soit la société à la quelle on appartient, il y a toujours une classe dominante qui crée des catégories d’indésirables mais aussi que ceux qui appartiennent à ce groupe décrié savent très bien qu’ils sont l’objet de préjugés, même si le groupe dominant ne veut pas le reconnaître…

Comme le passage écrit est adressé à des personnes qui n’étaient pas toutes juives, l’auteur donc est obligé de nous expliquer les propos de la femme, sinon, on ne comprendrait pas…

L’autre aspect de la réaction de cette femme, montre son tempérament : elle n’avait pas froid aux yeux, elle le défie, ce qui est étonnant car non seulement c’était un homme mais en plus il appartenait à une classe qui se considérait supérieure…

Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. »

La réponse de Jésus est toute aussi étonnante car elle est en quelque sorte décalée… il évite le piège de s’engager sur le terrain sur lequel elle l’interpelle, il n’entre pas dans un discours identitaire sur qui est mieux que qui, essayant soit d’affirmer la supériorité des juifs, soit de se défendre d’avoir de tels préjugés, Il se place à un autre niveau, il botte en touche on pourrait même dire, en se définissant par une autre identité que celle limitée par les préjugés, obstacle aux relations humaines…il refuse d’être enfermé dans le carcan du « mâle juif dominateur »…

Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ?

Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »

Elle accepte tout de suite de le suivre sur ce nouveau terrain sur lequel il la guide… et elle démontre sa connaissance de l’histoire de son peuple : ce savoir la rend encore plus surprenante car il va à l’ encontre de tout ce que l’ on croit connaître d’une femme et de la condition féminine à son époque. On pourrait dire qu’elle a reçu une éducation religieuse mais évidemment, le terme ne sied pas vraiment la situation car son identité en tant que Samaritaine ne faisait pas de différence entre identité religieuse et identité ethnique.

De plus , elle continue à défier Jésus en lui demandant de révéler qui il est car elle a très bien compris qu’il faisait allusion à quelque chose d’autre que la simple eau d’un puits… le langage qu’il utilise lui est familier

Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ;

mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. »

La beauté et la profondeur de ce que Jésus dit ici se passe de commentaire ou d’explications. La métaphore de l’eau vive utilisée est d’autant plus compréhensible dans un milieu où l’eau manquait d’eau et où il ne suffisait pas d’ouvrir un robinet pour avoir de l’eau potable… mais elle reprend aussi tout son pouvoir d’évocation à l’heure d’aujourd’hui où la sécheresse devient une réalité alarmante dans nos pays. C’est une promesse extraordinaire que fait Jésus… et qui va susciter la réponse enthousiaste de la Samaritaine…

La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »

* * *

L’échange n’est pas fini, mais je m’arrête là car il y a beaucoup déjà à se mettre sous la dent… et la révélation de Jésus des 5 maris de cette Samaritaine qui vient après, a tellement retenu l’attention des exégètes et commentateurs qu’elle détourne l’attention de cette rencontre et de ce dialogue surprenant autour du puits.

( Ayant eu le privilège de travailler avec des peuples nomades, j’ai entendu parlé très souvent de l’importance de ces moments autour des puits … )

Ce que j’en retiens…

D’abord, cet étonnant paradoxe d’un Jésus profondément humain et j’ai envie de dire normal, un Jésus fatigué et assoiffé qui demande de l’eau mais qui tout de suite après, promet de donner une eau miraculeuse qui ne tarira jamais et conduira à la vie éternelle.

Ensuite, je ne peux pas aussi m’empêcher d’être stupéfaite par son attitude envers les femmes dans ce dialogue tellement différent de ce que l’on pourrait attendre d’un homme juif de son époque appartenant à une société patriarcale surtout quand on pense aux directives et aux conseils donnés par les apôtres par la suite, aux femmes nouvellement converties.

La Samaritaine quelque soit les critères qu’on puisse utiliser, va à l’encontre de l’image féminine prônée dans de nombreuses cultures: une femme bien, est une femme qui fait ce que lui demande un homme, elle ne le questionne pas, elle ne lui demande pas de rendre des comptes, elle baisse les yeux quand on lui parle … modèle qui a continué à prévaloir dans la civilisation chrétienne en promouvant une Marie, mère de Jésus, femme silencieuse, douce, qui n’élève pas la voix, qui reste dans l’ombre, qui souffre en silence …et qui ne défie surtout pas Jésus…(sauf pour cette scène inattendue des noces de Cana)

La Samaritaine, elle , contrastant avec tous ces modèles, apparaît effrontée, insolente…

Et pourtant, Jésus ne le lui reproche pas, il ne semble pas perturbé par son questionnement, par son défi : il ne se sent pas menacé par elle, à aucun moment il ne la fait taire ni use de son statut pour l’obliger à lui donner de l’eau, à aucun moment il ne la remet à sa place, il ne la sermonne parce-qu’elle ne se comporte pas comme une femme passive et soumise…

Étonnant !

Mais pour autant, il ne la laisse pas l’emprisonner lui non plus dans ce carcan de mâle juif dominateur, qui l’empêcherait de proclamer la bonne nouvelle  qu’il a à lui apporter: il l’oblige à laisser de côté ses préjugés, elle qui a toutes les raisons de se méfier de lui… parce-qu’il est homme et qu’il est son ennemi…

Finalement…

Il y a là une belle leçon à apprendre et un beau message d’espérance, à une époque où les rapports hommes et femmes ( rapports de genres on dirait aujourd’hui) font l’objet de nombreuses polémiques, ou ceux aussi de dominateurs et dominés sur fond de racisme, font encore plus débat : Jésus nous montre qu’un vrai dialogue est possible entre personnes que tout divise ….

À émuler !

(Pas si facile que ça !)

Pour aller plus loin : article sur la question des rapports entre les Samaritains et les Juifs du temps de Jésus : Meier, J. P. (2000). The Historical Jesus and the Historical Samaritans: What can be Said? Biblica, 81(2), 202–232. http://www.jstor.org/stable/42614262

le temps qui passe

Peinture de Salvador Dali

31 août, 2023, dernier jour du mois, Auvergne

5 ans, 10 ans, 20 ans, 50 ans,

Ça paraît long mais ça devient de plus en plus court au fur et à mesure qu’on avance en âge…

100 ans,

là au-delà, difficile de se projeter, impossible de s’imaginer encore vivant

d’un autre côté si on remonte le temps…au-delà de 100 ans on peut encore imaginer des ancêtres et leurs lieux de vie si certains nous facilitent la tache en étant resté sédentaires ou en ayant laissé des écrits..

Mais 1000 ans, 2000 ans ?

là ça devient plus compliqué, ce n’est plus visible à l’œil nu il nous faut consulter des archives ou examiner des bâtisses qui tiennent encore debout…ou lire des livres d’historiens qui peuvent nous raconter des histoires… et notre vision du passé tient souvent plus à un monde imaginé qu’à la réalité…

Par contre quand on multiplie par 10 ou par cent ou par mille et que l’on ajoute des zéros pour en arriver à des millions, là on perd pied…

( comme quand on essaie de s’imaginer multimillionnaire alors qu’on a un salaire de misère)

Les archéologues , paléontologues , astronomes et autres déchiffreurs du passé et de l’univers manient ces chiffres comme si de rien n’était, comme si on pouvait comprendre ce que ça veut dire la naissance d’un volcan ou d’une montagne qui remonte à des millions d’années…

Sans parler de l’univers et de la formation des étoiles et des planètes…

On nous jette ces chiffres en pâture comme si de rien n’était…

Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire pour nous qui sommes mortels, la différence entre un, deux ou 3 millions d’années ?

Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire pour ces chercheurs qui aussi ne sont que des mortels…de nous balancer ces chiffres à la figure….comme s’ils pouvaient comprendre, comme si eux étaient immortels…. Comme s’ils étaient nés en même temps que l’univers ….

Moi, ça m’interrogerais…( peut-être que eux aussi !)

Ce qui fait, que ce matin, j’ai apprécié ces paroles du psalmiste ( écrites quand ? Alors là la polémique fait rage pour les dates, mais c’est au moins 2000 ans…)

Avant que naissent les montagnes, que tu enfantes la terre et le monde, de toujours à toujours, toi, tu es Dieu

Tu fais retourner l’homme à sa poussière : tu as dit « Retourne fils d’Adam ! »

A tes yeux, mille ans sont comme hier, c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit,

tu les a balayés : ce n’est qu’un songe , dès le matin, c’est une herbe changeante :

elle fleurit le matin, elle change : le soir elle est fanée, desséchée.

***

Ça nous remet à notre place…

(pas perdus dans l’univers

mais

entre Ses mains..)

P.S. évidemment, il y en a qui gâchent ce psaume, les fanatiques des chiffres qui insistent à tout prix que, effectivement, un an=1000 ans et avec ça calculent la fin du monde ou le début… d’ailleurs le psaume cité est 89 pour les cathos, 90 pour les protestants comme quoi…on ne peut pas se fier aux chiffres!

Rentrée

le 30 août, Auvergne

Le mois d’août est presque terminé…tout à coup d’un jour à l’autre ou presque, on est passé de la canicule à… l’automne ? Ou l’hiver ont dit certains… La rentrée a commencé d’un côté de l’Atlantique, puis de l’autre et bientôt ici…les allées et venues des transports scolaires dans le village avec leur logo bien visible sur la plage arrière vont bientôt ponctuer les journées…

Et voilà qu’à l’orée de ce nouveau jour qui s’annonce bien rempli, essayant de retrouver mes esprits, je trouve ce psaume réconfortant qui se passe de commentaire…

Éternel! tu me sondes et tu me connais,

Tu sais quand je m’assieds et quand je me lève, Tu pénètres de loin ma pensée;

Tu sais quand je marche et quand je me couche, Et tu pénètres toutes mes voies.

Car la parole n’est pas sur ma langue, Que déjà, ô Éternel! tu la connais entièrement.

Tu m’entoures par derrière et par devant, Et tu mets ta main sur moi.

Une science aussi merveilleuse est au-dessus de ma portée, Elle est trop élevée pour que je puisse la saisir.

Où irais-je loin de ton esprit, Et où fuirais-je loin de ta face?

Si je monte aux cieux, tu y es; Si je me couche au séjour des morts, t’y voilà.

Si je prends les ailes de l’aurore, Et que j’aille habiter à l’extrémité de la mer,

Là aussi ta main me conduira, Et ta droite me saisira.

Si je dis: Au moins les ténèbres me couvriront, La nuit devient lumière autour de moi;

Même les ténèbres ne sont pas obscures pour toi, La nuit brille comme le jour, Et les ténèbres comme la lumière.

( Psaume 139, les premières lignes)

De quoi affronter n’importe quelle journée qui s’annonce, le cœur léger , rentrée ou pas!

( Prends bien soin, Seigneur de tous tes enfants!)

Par la main

le 22 août, 2023

Ce matin au lever du jour

je me suis sentie toute barbouillée…

à l’idée

de devoir traverser la journée

qui s’étendait

devant moi

alarmante et menaçante

***

Comme ce serait bien

me suis-je dit

pour arriver de l’autre côté

de pouvoir

sauter à pied joint

sans avoir à

s’aventurer dans les eaux profondes

et risquer d’être engloutie

à mi-chemin

***

il faut commencer à avancer

malgré tout

même la peur au ventre

avec la foi folle

que je ne sombrerai pas…

* * *

J’ai peur, j’ai peur mémé, disait une fois un de mes petits enfants… alors donne-moi la main lui ai-je dit et tu verras ensemble, on pourra avancer …

* * *

Maintenant que la journée est terminée

et que je suis arrivée de l’autre coté

sans être emportée par les eaux

il y a dû avoir quelqu’un

qui m’a donné la main

« quand tu traverseras l’eau profonde, je serai avec toi, quand tu passeras les fleuves, tu ne te noieras pas » Ésaïe 43:2

Fête de village au pays de la laïcité

le dimanche 13 août, Auvergne, au village

Une fois n’est pas coutume…

Non seulement la petite chapelle était ouverte, mais elle était pleine à craquer, avec des gens de tous les âges, des jeunes serrées les unes contre les autres assises au dernier rang sur le même banc et de nombreux enfants en bas âge aux bons soins de parents mais aussi de grands parents…

Peut-être le plus étonnant ont été les chants : tout à coup se sont élevées de belles voix joyeuses de ténors, de basses, d’altos des 4 coins de cette assemblée hétéroclite qui remplissaient ce lieu d’habitude si vide et généralement si triste car il est ouvert seulement au cours de l’année pour officier des enterrements…

( j’ai eu envie de me retourner plusieurs fois me demandant, mais qui chante aussi bien…)

Ce qui était magique c’est que ce n’était pas un concert dans une église comme on les offre pendant l’été pour attirer le client et mettre un peu de sacré dans la vie des vacanciers, aucune star, aucun nom de chanteur ni de concertiste connu, pas de musique d’accompagnement ( il n’y a pas de piano ni d’orgue dans cette chapelle) mais des voix anonymes qui s’unissaient pour louer Dieu simplement, sans prétention dans ce petit village…

En fait, c’était le jour de la fête patronale, même si on ne l’appelle plus ainsi, car il y a belle lurette que la vie des habitants du village a cessé de se centrer autour des fêtes religieuses…

Alors le reste…

qui avait déjà commencé la veille avec un Disco sur la place du village jusqu’à 4 heures du matin, les quelques stands de fête foraine ( pas assez de place pour avoir des auto-tamponneuses) une structure gonflante de toboggan pour les enfants, un repas au sanglier autour de longues tables avec des bancs … et l’indispensable buvette, très concourue comme toujours…On a eu même droit cette année aux feux d’artifices, supprimés l’année précédence pour cause de sécheresse et risque d’incendie…

Mais voilà, que convié ou pas, Dieu s’était invité au milieu de la fête…et comme par miracle, en ce dimanche précis , un chant de louange s’est élevé au milieu du village…

Comme quoi, au pays de la laïcité, Dieu fait de la résistance…