L’Avent: ils exagèrent quand même!

Le 12 décembre…2023,en Virginie

Le mois de décembre avance à grand pas, et moi je reste à la traîne…je ne sais pas dans quel mois je suis, mais pas en tout cas dans celui des « fêtes de Noël » qui m’agresse chaque fois que je vais faire des courses, avec toutes ses paillettes, ses dorures, ses boites de cadeaux aux nœuds démesurés sans mentionner sa musique avec ces airs surannés, rabâchés à n’en plus finir…

Je n’arrive toujours pas à vivre cette époque du calendrier liturgique avec sérénité tellement il est devenu commercialisé… la dernière trouvaille, des maîtres à penser de la consommation est de s’être emparé de cette belle époque de l’Avent qui prône un chemin de réflexion, d’attente et de repentance sur lequel je pouvais au moins me rabattre pour oublier la folie du reste… en vendant ces calendriers de l’Avent ( oui, ils s’appellent bien de l’Avent avec A majuscule) où l’on peut offrir (ou s’offrir) un cadeau de luxe chacun des 25 jours avant Noël…

J’étais sidérée quand j’ai fait un petit tour sur l’Internet en mettant « calendrier de l’Avent » dans le moteur de recherche : parfums, produits de beauté, whisky, vins, fromages, ( et chocolats, bien sûr!) … toutes les grandes marques sont représentées …on trouve de tout, pour tous les âges et à tous les prix !…

Ils exagèrent quand même !

Je ne sais pas ce qui est pire la récupération politique de Jésus ou sa récupération commerciale…

Il y a de quoi se retourner dans sa tombe,

mais heureusement, pour lui et pour nous…

Il est ressuscité !

L’Aurore

Photo: Blue Ridge mountains

1er décembre, 2023, autre part

(Après être passé de l’inconfort d’une cabane au luxe d’un meublé…)

Voilà ce matin glorieux

cette aurore éclatante et radieuse

qui me surprend

en ce premier décembre

comme une annonce de jours heureux

comme ces lignes du prophète d’antan… un certain Sieur nommé Isaïe

« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi »

Le ciel est au rendez-vous en cette époque de l’Avent

(mais malheureusement pas le genre humain, encore moins sur les terres sacrées de l’Avent : les combats et les bombardements ont repris en Palestine).

Trêve

sérénité dans les bois

Le 24 novembre, aux alentours de Washington

je commence à remarcher sur la terre ferme…

le sol ne se dérobe plus sous mes pieds,

je retrouve des repères,

et peux envisager le jour d’après…

***

le dépaysement du début s’estompe

des gestes oubliés refont surface…

le brouillard du décalage horaire se dissipe

Pas à pas l’étrange redevient familier…

***

et puis il y a ce rayon de soleil

avec le cessez le feu en Israël

et l’échange d’otages

qui réchauffe les cœurs meurtris

de tous ceux qui sont encore vie…

***

Tous ces faiseurs de paix

tenaces et obstinés

qui ont travaillé dans le silence et l’invisibilité

ils étaient bien là,

comme aussi l’ont été

nos prières parfois désespérées

qui les ont accompagnés.

***

Accalmie dans la tempête

on n’avance plus à l’aveuglette

l’espoir est revenu

et je me prends moi-même

à penser au lendemain

malgré sa fragilité et sa précarité

Le grand saut (2)

le 17 novembre,

Shenandoah Valley, Virginie, États-Unis

Le grand saut (2)

Cette fois-ci au-dessus de l’Atlantique…

mais d’abord,

-la galère du strip-tease à la sécurité avant de prendre l’avion et d’avoir à répartir le contenu de ses poches et de son sac, dans des tas de bacs différents… le portable ici, le passeport là, la ceinture là-bas…et après de devoir les récupérer de l’autre côté du tapis roulant pour les remettre chacun à leur place … sans rien oublier….

– le grand ouf de soulagement quand on est assis finalement sur son siège dans l’avion après l’embarquement…

(à côté de moi, pendant tout le vol, cette jeune fille étrange affublée d’une capuche de sweat dans laquelle elle s’était enfoncée ne laissant apparaître que ses yeux … la tête couchée sur la petite table devant elle…jusqu’`a l’arrivée où elle a émergé)

– les moments de détente quand un repas nous est servi…

-l’annonce de notre arrivée prochaine et les consignes au moment de l’atterrissage

-ranger tout et retrouver tous ses effets avant de débarquer et bien avoir ses papiers à la main pour passer le contrôle des passeports ou l’immigration comme on l’appelle ici

(et cette fois-ci pas de galère et pas de queue de plusieurs kilomètres, on ne m’a même pas pris mes empreintes digitales… de toutes façons on est déjà tous fichés avant de monter dans l’avion !)

Et voilà ! Le grand saut est fait et on vient nous récupérer en voiture mais tout semble encore étrange : les multiples voies express et les panneaux indicateurs plus grands que nature…écrits en anglais…

* * *

L’automne est encore là : les arbres n’ont pas perdu toutes leurs feuilles et le coucher de soleil à l’horizon est pendant quelques minutes d’un rouge incandescent …

L’automne,

Indifférent aux allées et venues des voitures qui circulent, des super marché géants éclairés de lumières artificielles qui s’allument dès que le soir tombe, des chariots remplis d’emplettes poussés par des gens qui s’affairent sur les parking pour rejoindre leur véhicule, des portières qui claquent quand on les ouvre et on les referme…

Comme si tout cela n’existait pas… ou importait peu…

l’automne,

présence rassurante et constante

Mais impossible d’ignorer le facteur humain…

Au lycée, paraît-il. Il y a eu une alerte parce-qu’un élève a été vu avec une arme à feu… ( heureusement personne n’a tiré…)

Et puis pour ce feu de forêt qui brûle dans les montagnes environnantes, c’est une autre alerte qui a été donnée car l’air devient de plus en plus irrespirable sur la route que l’on reprend le lendemain pour retrouver nos pénates…

* * *

Nos pénates ne sont plus…il faudra tout recommencer.

On trouve comme refuge une mini construction délaissée qu’il faut rendre habitable…pour quelques nuits..

je suis un peu déboussolée

il me faut retrouver des repères…

comme ses feuilles d’automne qui jonchent le sol,

et leur bruissement quand je marche

quelques objets sauvés

comme une machine à café et des capsules…

et surtout ces visages familiers

de ceux qui sont venus nous rencontrer

mais il me faudra temps et patience pour trier

toutes ces choses mises pêle-mêle

dans ces grands sacs en plastique trônant dans une grande pièce vide…

* * *

Plus que jamais, j’ai besoin de prendre le temps

de faire silence

avant de m’agiter dans tous les sens

Plus que jamais j’ai besoin de vivre seulement,

un jour à la fois

après ce grand saut

plus que jamais j’ai besoin des fondamentaux de la foi,

pour avancer sur ce chemin incertain…

« Ne vous inquiétez donc pas du lendemain; car le lendemain aura soin de lui-même. A chaque jour suffit sa peine »

Ouf !

Le grand saut

le 12 novembre Paris, 2023

Du petit village d’Auvergne, à la rue de Rivoli à Paris, c’est le grand écart…

Les trottoirs pleins de monde où il est difficile d’avancer et où tous semblent porter de grands manteaux noirs, un sac d’emplettes à la main avec le logo d’une marque de luxe , parlant toutes les langues du monde, à côté de ces devantures dorées qui scintillent avec leurs décorations de Noël…

après la rue déserte et silencieuse qui traverse le village éclairée par quelques lampadaires…

on se croirait dans un autre univers…

 Ici,  toute la richesse du monde semble s’être accumulée avec des magasins aux produits alléchants, prêts à satisfaire tous nos désirs avoués ou inavoués … de beaux vêtements, de pâtisseries exquises , de bijoux finement ciselés,  de crèmes de beauté  magiques …

sauf que…

sur les trottoirs, il y a aussi inévitablement, ces mendiants assis à même le sol, la mine hirsute, la barbe abondante, recroquevillés sur le pavé avec une tasse pour recevoir des pièces de monnaie…

et cette fois-ci je ne peux que remarquer que plusieurs de ceux qui sont allongés ont leurs pieds nus qui dépassent du manteau qui les recouvre,

La misère d’un côté, la richesse et la surabondance de l’autre,

( je me suis dit aussi combien il était tentant pour ces jeunes qui n’ont pas accès à tous ces biens attrayants de vouloir tout casser et s’en emparer au cours de ces émeutes dont le déclenchement est souvent imprévu….)

Cette planète que tu nous a confiée pour la peupler et la développer, comment se fait- il qu’on n’a pas pu mieux la gérer pour que tous puissent profiter de sa beauté et de sa richesse ?

***

L’Avent qui arrive à grands pas

Repentez-vous disait un certain Jean le Baptiste à la barbe hirsute, les pieds nus dans ses sandales…

Mais qui pourra entendre au milieu de ces lumières artificielles, son message, qui une année de plus, rappelle l’arrivée de celui qui est venu nous sauver tous ?

Il faudra réessayer de le proclamer, encore…

En marche!

Le 7 novembre, 2023, Auvergne

le temps est venu

de nous remettre en marche

la halte aura été longue,

si longue qu’on avait commencé à oublier

qu’il existait d’autres mondes

peuplés d’êtres vivants

aux destinées trop souvent tristes et tragiques

***

mais l’heure a sonné aujourd’hui

d’enlever les pieux de la tente ,

de la  plier et la ranger soigneusement

pour pouvoir une fois de plus

reprendre le chemin

***

Cette fois-ci, l’horizon est plus incertain,

on ne retrouvera pas ce qu’on avait laissé,

notre bateau a été endommagé

et n’a pas encore été réparé…

il faudra camper…

et vivre de l’hospitalité,

***

Ton bâton, ta houlette nous guideront

seule certitude dans ce voyage hasardeux

reconnaissants pour l’instant,

pour la grâce que tu nous a concédée

de nous avoir encore l’un l’autre

pour nous tenir de la main

dans ce périple incertain…

Tempêtes

Peinture: bateaux-dans-la-tempete-de-ivan-konstantinovich-

le 5 novembre 2023, Auvergne

Les actualités sont pleines d’images et de vidéo des tempêtes qui se sont abattues sur les côtes françaises, ces derniers jours, Ciaran et Domingos..

les arbres qui plient sous la force du vent

les vagues gigantesques qui assaillent les digues et éclatent, dans un nuage d’écume et un fracas assourdissant

les toits qui s’envolent

les passants imprudents qui essaient d’avancer à contre-vent

et le reporter solitaire qui s’époumone dans son micro avec la mer déchaînée derrière,

avant de courir se mettre à l’abri….

On repasse en boucle les plus impressionnantes de puissance et de beauté

on ne s’en fatigue pas…

on aime les sensations fortes, on aime se faire peur…

(au risque d’être emporté par notre folie, d’ailleurs …)

***

« les flots s’élèvent, Seigneur les flots élèvent leur voix, les flots élèvent leur fracas

plus que la voix des eaux profondes, des vagues superbes de la mer,

superbe est le Seigneur dans les hauteurs »

et que je fais marche arrière,et me mets à lire depuis le début

« le Seigneur est roi, il s’est vêtu de magnificence, et la Terre tient bon, inébranlable

dès l’origine ton trône tient bon , depuis toujours tu es »

je me dis que,

au-dessus de cette autre tempête bien plus meurtrière et destructrice qui souffle sur les terres où ton fils a vécu

et où notre bateau humain est en plein naufrage

ballotté dans tous les sens, courant à sa perte …

par notre faute à tous

Tu es toujours là solide et indéfectible

« ton trône tient bon, depuis toujours tu es »

et que tu as envoyé ton fils venu dans ce monde à la dérive, pas

« pour qu’il juge le monde mais pour que le monde soit sauvé par lui »

Ça devrait être suffisant ,

me dis-je, donc

pour continuer à aller de l’avant

et à avancer

contre vents et marées

P.S: Tout le psaume 92, version AELF ( 93 pour LSG)

Le Seigneur est roi ; il s’est vêtu de magnificence, le Seigneur a revêtu sa force. Et la terre tient bon, inébranlable ;

dès l’origine ton trône tient bon, depuis toujours, tu es.

Les flots s’élèvent, Seigneur, les flots élèvent leur voix, les flots élèvent leur fracas.

Plus que la voix des eaux profondes, des vagues superbes de la mer, superbe est le Seigneur dans les hauteurs.

Tes volontés sont vraiment immuables : la sainteté emplit ta maison, Seigneur, pour la suite des temps.

Témoignage et humilité

Le 28 octobre, 2023, Auvergne

La guerre continue à faire rage sur les terres du Christ : les gens tombent comme des mouches. Vieillards, femmes et enfants, travailleurs humanitaires, journalistes, personne n’est épargné… Évidemment les deux camps se rejettent la faute et des images d’horreurs envahissent les réseaux sociaux : corps mutilés, blessés défigurés par la douleur, pleurs et colères des familles et plus c’est horrible plus ça plaît … Ces images sont aussi violentes que celles décrites sous la plume des prophètes de l’ancien testament…

Évangile de Jean (suite) 

Mais nous voilà retournés en arrière , dans cette période relativement calme pendant laquelle Jésus a vécu, avant la guerre civile qui s’ensuivra quelques 50 années plus tard et qui facilitera la conquête de la Judée et la prise de Jérusalem … racontée par Flavius Josephus ( aujourd’hui on remet en cause certaines de ses affirmations car il travaillait pour le compte du pouvoir romain)… avec son récit horrifiant du siège de Jérusalem et de la famine qui y régnait où les mères en seraient arrivées à manger la chair de leurs enfants…

( La barbarie ne date pas d’aujourd’hui ni non plus l’horreur de la guerre et le siège de la bande de Gaza aujourd’hui, renvoie facilement à celui de Jérusalem, même si les victimes ont changé de camp…)

On retrouve donc Jésus, cet individu peu connu à l’époque avec sa bande de disciples, pas particulièrement reluisante, qui casse tous les moules et défie les conventions de la société de son époque en parlant avec une femme en public, samaritaine de surcroît, mariée à différentes reprises et qui vit avec un homme qui n’est pas son mari ( mais ça les disciples ne le savaient pas)

Jean 4 : 27, 31-40

À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que cherches-tu ? » ou bien : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »[ . . .]

Pendant ce temps, les disciples le pressaient de manger, disant : Rabbi, mange Mais il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connaissez pas. »

Les disciples se disaient entre eux : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? »

Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre.

Ne dites-vous pas : “Encore quatre mois et ce sera la moisson” ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant,

le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur.

Il est bien vrai, le dicton : “L’un sème, l’autre moissonne.”

Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun effort ; d’autres ont fait l’effort, et vous en avez bénéficié. »

Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours.

Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui,

et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »

Aussi quand les Samaritains vinrent le trouver , ils le prièrent de rester auprès d’eux. Et il resta là deux jours.

*  *  *

À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que cherches-tu ? » ou bien : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »

Quand je lis cela, je ne peux m’empêcher de comparer leur réaction avec celle de la Samaritaine qui a interpellé Jésus pour sa conduite. Eux ne disent rien...  : il y avait une injonction rabbinique selon laquelle un homme ne devait pas parler avec une femme dans la rue même si c’était son épouse …. à cause des soupçons que l’on pourrait porter sur lui. La réaction des disciples souligne bien la transgression de Jésus mais elle montre aussi qu’ils voyaient déjà en lui, un maître ou un prophète pour ne pas oser ou vouloir le remettre en cause.

Pendant ce temps, les disciples le pressaient de manger, disant : Rabbi, mange Mais il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connaissez pas. »

Les disciples se disaient entre eux : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? »

Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre.

On voit de nouveau la sollicitude des disciples auprès de Jésus et de leur préoccupation toute naturelle pour lui. Mais à leur question, comme il l’a fait avec la Samaritaine, quand il lui a demandé de l’eau et offert de l’eau vive , Jésus, sans transition, bascule dans le symbolique en disant qu’il avait déjà mangé, changeant de registre sans prévenir…

La réaction naturelle des disciples est de penser que quelqu’un lui avait donné à manger, mais Jésus explique que c’est un sens spirituel qu’il donne au mot nourriture : Justifie-t-il après coup sa conversation avec la Samaritaine, en disant que c’est la Volonté de Dieu qu’il soit entré en conversation avec elle et c’est ce qui l’a rassasié répondant à leur interrogation à son sujet? ( S’il le fait, il ne semble pas que les disciples l’aient compris ou aient fait quelque commentaire que se soit dans ce sens)

Ne dites-vous pas : “Encore quatre mois et ce sera la moisson” ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant,

le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur.

Il est bien vrai, le dicton : “L’un sème, l’autre moissonne.”

Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun effort ; d’autres ont fait l’effort, et vous en avez bénéficié. »

Une autre digression !

Jésus change de direction et maintenant utilise une autre image, celle de la moisson et on se demande où il veut en venir… ( comme toujours on peut penser que ces paroles aient été prononcées à un autre moment et dans d’autres circonstances mais ont trouvé leur place ici au moment de la rédaction du texte)

Il est possible que… comme la Samaritaine a cru en sa parole et est allée annoncer la nouvelle dans son village, la moisson dont il parle soit ces Samaritains qui étaient prêts à recevoir le message comme la suite du texte le montre… les disciples bénéficiant du travail que Jésus avait initié en rompant un tabou en parlant avec cette femme… Ou veut-il plutôt leur enseigner que tout travail de récolte que les disciples pourront faire dans l’avenir, ne sera jamais de leur fait pour qu’ils ne puissent s’en attribuer la gloire ? ( Ça a été peine perdu, semble-t-il!)

Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours.

Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui,

et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »Aussi quand les Samaritains vinrent le trouver , ils le prièrent de rester auprès d’eux. Et il resta là deux jours.

L’épisode avec la Samaritaine et le séjour de Jésus en Samarie terminent avec cette déclaration étonnante du succès de Jésus auprès des samaritains ( contrairement d’avec les juifs)  : il n’en sera plus question dans le reste de l’évangile et cette fameuse Samaritaine disparaîtra du récit pour rester désignée pour la postérité par son appartenance religieuse et ethnique, sans nom propre, mais objet de nombreux tableaux…qui eux retiendront, son « immoralité » supposée et en feront une séductrice…

Ce que j’en retiens

Je suis frappée par cette rencontre car elle aborde toutes les questions d’identité, à savoir le genre, l’ethnicité et la religion qui sont des sujets brûlants d’actualité . Jésus en abordant cette femme et en entamant une discussion politico-religieuse avec elle a transgressé les interdits de son époque, pas par des discours sur le respect d’autrui, mais par un dialogue où il a respecté son interlocutrice sans toutefois nier son altérité ni l’existence des divergences entre leurs deux peuples. Il est vraiment ici un exemple à suivre et à imiter et nous donne une feuille de route fort utile dans cette époque anti-immigrant, anti-étranger, anti-non chrétien ( particulièrement musulman) qui est souvent défendue par des hommes politiques conservateurs ( surtout aux États Unis) qui se disent chrétiens ou qui disent défendre la civilisation chrétienne.

La deuxième chose qui me frappe, c’est de nouveau ce langage à double sens qu’il utilise pour expliquer des vérité spirituelles : simple, mais parce que imagé et métaphorique, inépuisable de sens. L’eau de vie qui étanchera notre soif pour toujours, la nourriture qui satisfait nos désirs profonds et finalement la moisson des gens prêts à recevoir son message, parlent à chacun de nous et nous ouvrent des perspectives nouvelles et inattendues.

La dernière métaphore, celle de la moisson me touche particulièrement car elle met en valeur le travail en équipe : Jésus explique clairement que la conversion d’une personne n’est pas le fait d’un disciple particulièrement convaincant, brillant ou même super saint mais le résultat d’un travail fait en amont par quelqu’un d’autre dont on oublie l’importance. On vit à une époque, du culte de la personnalité, surtout dans les milieux chrétiens où beaucoup se vantent du « succès » qu’ils ont, démontré par le nombre de leur followers, ou la taille de leur église, et l’on ferait bien de prendre note de ce que dit Jésus là-dessus.

Et finalement la dernière remarque… les Samaritains du village disant  Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »

Personne ne convertit personne, personne ne convainc personne, c’est seulement quand on rencontre Jésus, que l’on est (ou pas) convaincu que c’est lui « le Sauveur du monde. » Encore faut-il qu’il y ait quelqu’un, enthousiaste comme la Samaritaine, qui témoigne de sa foi et montre le chemin où on peut le rencontrer.

P.S Ça serait bien quand même si on pouvait convaincre tous ces dirigeants qui vivent sur ces terres où a vécu le Christ, Prince de la Paix, de le croire et de le suivre… en aimant leurs ennemis…au lieu de… on n’en serait pas là!

Retrouvailles

Derrière chez moi

Le 24 octobre 2024, Auvergne

Le vent souffle

les nuages filent à tout allure ,

ils se poussent sans s’attendre

les feuilles tourbillonnent,

c’est vraiment l’automne…

***

Mais voilà que les rosiers ont refleuri

pas une rose attardée, mais deux ou trois,

avec des boutons qui attendent leur tour

et les tomates…

que dire des tomates ?

Elles continuent à mûrir et à rougir,

les voilà prêtes à cueillir…

C’est vraiment

du grand n’importe quoi!

***

Au moins,

j’ai retrouvé la campagne au même endroit

toute aussi paisible et tranquille

avec son ciel qui m’enchante toujours autant

et ses montagnes à l’horizon,

en toile de fond

***

il a plu,

les moutons sont revenus

ils broutent derrière la maison,

un tracteur passe lentement

les chiens aboient de temps en temps

la vie dans le village continue,

comme avant..

.***

Peu importe pour l’instant,

ces quelques dérèglements

Pas de bombardement,

à l’horizon…

Éloge du vendredi

Vendredi 20 octobre, Bruxelles

Il pleut, il fait gris,

Ça tombe bien, c’est vendredi…

Traditionnellement, jour du poisson…

( mais derrière cette habitude, jeûne et abstinence, revu à la baisse par l’église catholique, par contre toujours pratiqué chez les Orthodoxes )

* * *

vendredi aussi,

jour de deuil et de tristesse

en commémoration

de la passion et mort de Jésus,

et cette semaine,

des frères et sœurs de Jésus qui ont vécu la passion et connu la mort

il y en a légion…

* * *

vendredi,

jeûne et abstinence des bombardements et des cris de haine ?

Chiche !

Il faudrait réinstituer le vendredi

pour pleurer les morts et sauver les vivants…