Compte à rebours

(La photo n’est pas de l’Auvergne, elle vient de Bridgewater, Va)

5, novembre 2025 Auvergne

( après les beaux résultats des élections!)

Comme mille et une fois auparavant

Je retiens mon souffle,

Je mets mes sentiments en arrière plan

et j’avance

délibérément

***

Chaque pas doit être calculé

chaque geste repensé

cette fois-ci pas de visiteurs en attente

les gardes manger sont à vider

le linge à laver et à ranger

***

Quatre, trois, deux, un,

le compte à rebours a commencé

d’abord celui des jours

ensuite celui des heures

papiers à trier, valise à boucler,

et au dernier moment

s’assurer de ne rien avoir oublié

avant

de refermer la porte à clef

***

Envahie par le désir de rester

pour contempler la beauté de l’automne ici

je me souviens que notre planète n’est pas morcelée

et qu’aucun pays n’en a la propriété

ses couleurs flamboyantes m’attendront sûrement

là-bas, aussi

(et pas que…)

À l’Éternel appartient la terre, le monde et tous ceux qui l’habitent Psaume 24)

Les bois dans la banlieue de la Virginie, il y a quelques jours.. où l’on est attendu, à Bridgewater aussi, d’ailleurs

Secret de fille/for girls,only

le 29 octobre 2025, Auvergne

je remercie le ciel d’avoir une fille…

en ce qu’elle me ressemble

mais aussi en ce qu’elle ne me ressemble pas..

Le chemin a été mouvementé et quelquefois difficile mais aujourd’hui sa présence me réjouit ; me réjouit ce qu’elle est devenue… et peut-être encore plus qu’elle ait passé le relai à sa propre fille.. les mêmes valeurs qui m’importent se révèlent déjà dans ce dernier maillon de la chaîne …

Le chemin de la foi en Jésus est quelquefois ardu, mais il est le seul qu’il vaille la peine de suivre…

pas celui de Paul, ni de Pierre, ni de Jean, ni de Jacques, ni de Mathieu ni d’aucun autre saint… canonisé ou pas..

Quant, il s’agit des femmes, Jésus est bien au-dessus de la mêlée, bien au-dessus de son temps ou de sa culture : pas d’éloge de la maternité comme tant d’autres, pas de conseil donnés pour faire d’elles des épouses complaisantes … pas de rejet de femmes qui menstruent et qui rendent les hommes impurs1 …. ni de critique de celles frivoles qui dépensent trop d’argent pour du parfum coûteux2.. encore moins de celles qui veulent faire valoir leurs droits auprès de juges récalcitrants3… et le top du top, pas de condamnation de celles prises en flagrant délit d’adultère4

Bref

En suivant Jésus et personne d’autre, les femmes se sauvent de tant de jugements rabaissants, d’injonctions mortifères et de rapports toxiques… retrouvant toute leur dignité

A elles de s’ emparer de cette liberté !

1Dans l’histoire de Jésus qui guérit la femme qui avait des pertes de sang, pour en apprécier sa valeur, il faut savoir que les femmes étaient considérées comme impures dans ces conditions et que tout homme la touchant devenait impur Mathieu 9 : 20-23 Considérer que la femme est impure quand elle a des pertes de sang n’est pas propre au judaïsme

2 Les disciples critiquent une femme qui déverse du parfum sur Jésus Jean 12: 2-8  mais il y en a d’autres versions dans les autres évangiles

3Pour inciter ses disciples à prier sans se décourager, Jésus raconte l’histoire d’une femme veuve qui importune un juge qui ne veut pas lui rendre justice Luc : 18 1-8

4L’histoire bien connue de Jésus qui n’accepte pas de lapider une femme accusée d’adultère : Jean 8 1-11

Attente

Le 25 octobre, Auvergne, 2025

Dehors, il pleut

Il commence à se faire tard,

la maison est chaude et silencieuse

les lits sont faits,

le garde-manger est plein

il n’y a plus qu’à attendre

tranquillement

***

Les visiteurs d’hier sont partis

D’autres arrivent aujourd’hui

Leur voyage s’avère long et fatigant

Surtout que cette fois-ci

il y a aussi des enfants

***

Moments de pause

avant

d’accueillir ces voyageurs épuisés

et certainement bruyants

Joie anticipée malgré tout

de les revoir bien vivants


Après il faudra courir et s’agiter

plus le temps de s’asseoir ni de rêvasser

Mais qui s’en plaindrait ?

Pas moi, assurément,

Non pas moi en aucun cas !

Intempéries

Intempéries

le 23 octobre, Auvergne, 2025

(Plein automne : quelle beauté ! Je ne cesse de m’émerveiller)

Intermittents

la pluie le soleil et le vent

se relaient

en ce jour de mauvais temps

***

l’horizon devant moi est un dégradé de couleurs

sans pourtant les rouges flamboyants d’autres contrées

mais qu’importe !

nul ne cherche à se faire remarquer

silencieux, les uns à côté des autres

il suffit de les regarder

***

Les feuillent virevoltent avant de tomber à terre

le vent froid me surprend en sortant

il est temps maintenant de sortir les gants

et ce dimanche, dit-on en hauts lieux

l’horloge recule d’une heure

à l’approche de l’hiver

***

Automne

tu peux rester aussi longtemps que tu veux

tu me réchauffes le cœur et me régale les yeux

mais tellement fluctuants sommes nous les humains

me lasserais-je de toi si tu restais trop longtemps ?

Soirée au coin du feu

Le 15 Octobre, Auvergne

Retrouver la maison froide et sombre

à la fin de la journée

quand la nuit commence à tomber

allumer le feu pour la réchauffer

préparer une soupe de légumes

à l’odeur appétissante pour la parfumer

***

Voir l’invitée du moment

plongée dans un livre passionnant

assise au coin du feu

silencieusement…

que demander de plus ?

***

Pour cette maison que tu m’as donnée

et pour tous ceux et celles qui y séjournent quelque temps

merci

mille fois

Pique-nique (ou déjeuner) au bord de l’eau

le 7 octobre 2025, Auvergne

On ne pouvait pas rater ça ….

Après une nuit froide, une journée chaude et ensoleillée, il fallait bien faire un pique-nique et où, sinon au bord de l’eau ?

je me suis souvenue de tous ces tableaux de peintres impressionnistes de déjeuner sur l’herbe ou au bord de l’eau ( on ne disait pas pique-nique à l’époque) en voyant la beauté de ce cours d’eau au milieu des arbres encore feuillus…

Alors voilà, comme on n’est plus à la Belle Époque, que je n’arbore pas d’ombrelle et que je ne porte ni corset ni crinoline (mais que surtout que je ne sais pas peindre) je n’ai pas pu m’empêcher de prendre quelques photos… mais la sérénité du lieu avec le bruissement de l’eau , ça on ne saurait le capturer sur aucun appareil aussi high tech soit-il : on ne peut que vivre le moment, pleinement.

La nature brute telle quelle, c’est quand même très beau,

Merci pour cette belle planète que tu nous as donnée

Faudra en prendre soin !

Rassurée

mercredi 1er octobre 2025, Auvergne

le vent souffle,

le soleil brille

les feuilles commencent à tomber et à roussir

il fait bon

***

Pas de coups de semonce

pour annoncer sa marche

Le changement est lent et discret

comme s’il ne voulait pas se faire remarquer,

il va et vient,

l’automne

on pourrait croire même parfois

qu’il s’est arrêté en chemin

***

Mais non,

il suit son cours

doucement et sûrement

constance étonnante

et rassurante

en ces temps troublés et incertains

Les saisons, c’est magique!

Le 30 septembre, 2025, Auvergne

Le passage des saisons n’en finit pas de m’émerveiller…Peut-être est-ce parce que j’ai vécu si longtemps dans des pays où il n’y en avait pratiquement pas … mais aussi en ville où l’on ne remarque les signes avant coureurs des changements que quand les saisons sont déjà bien installées et on ne peut plus les ignorer…

Le changement des saisons, c’est vraiment magique…

Ce rafraîchissement du temps

que l’on attend avec impatience en pleine canicule dès que l’on franchit le pas de la porte

comment croire qu’il se fera sans que l’on fasse appel à toutes sortes d’appareils énergivores

qui arrivent à peine à faire baisser la température de quelques degrés ?

Sans parler du changement progressif de la couleur des arbres , de la luminosité adoucie du ciel de midi, et de l’allongement des ombres qui se profilent sur la terre quand on se promène…

***

Ces derniers temps,

au bord de la route

j’ai remarqué

un mouton solitaire,

récalcitrant sans doute

qui avait décidé de passer au travers ( ou au-dessus ? ) de la barrière

et broutait tranquillement sur le bord de la route

Pensait-il que l’herbe y serait plus appétissante que celle du pré qui lui était assigné ?

( tout compte fait ça doit être une brebis car elle a le ventre bien rond…mais moi la citadine je ne repère pas cela tout de suite)

je me suis inquiétée quand même me demandant si elle retrouverait son chemin…

Des histoires de brebis perdues, j’en ai tellement entendu…

Devrais-je prévenir le berger ?

Mais non, elle n’est pas perdue m’a dit d’un ton rassurant un passant du coin

elle rentrera bien quand elle en aura envie !

***


L’automne,

c’est le temps des brebis qui n’ont pas peur de brouter à leur gré

loin du troupeau et loin du pré

l’hiver n’est pas encore là,

alors autant en profiter !

Je sais d’où je viens et où je vais

le 25 septembre 2025, Auvergne

On a rallumé le poêle, on est en automne, c’est vraiment magique le passage des saisons qui malgré le réchauffement climatique continue sans qu’on y soit pour rien.

Par contre, malheureusement dans ses terres où Jésus a vécu la situation déjà dramatique s’est empirée, avec l’entrée de l’armée israélienne dans la ville de Gaza : de partout les voix s’élèvent maintenant à l’intérieur et à l’extérieur d’Israël pour demander l’arrêt des combats et du massacre des civils, mais pour l’instant rien n’y fait. La voix des prophètes, car il y en a encore, n’est pas entendue… l’impunité continue jusqu’à ce que Dieu dise « basta ! » alors les puissants et les violents seront renversés de leurs trônes… On attend avec impatience

Dans cette poudrière, il y a 2000 ans, ses paroles de Jésus que personne n’entend?

Jean 8 : 12-20

De nouveau, Jésus leur parla : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. »

Les pharisiens lui dirent alors : « Tu te rends témoignage à toi-même, ce n’est donc pas un vrai témoignage »

Jésus leur répondit : « Oui, moi, je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je vais.

Vous, vous jugez de façon purement humaine. Moi, je ne juge personne.

Et, s’il m’arrive de juger, mon jugement est vrai parce que je ne suis pas seul : j’ai avec moi le Père, qui m’a envoyé.

Or, il est écrit dans votre Loi que, s’il y a deux témoins, c’est un vrai témoignage.

Moi, je suis à moi-même mon propre témoin, et le Père, qui m’a envoyé, témoigne aussi pour moi. 

Les pharisiens lui disaient : « Où est-il, ton père ? » Jésus répondit : « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père ; si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. »

Il prononça ces paroles alors qu’il enseignait dans le Temple, à la salle du Trésor. Et personne ne l’arrêta, parce que son heure n’était pas encore venue.

Après cet interlude, de l’épisode de la femme adultère qui vient interrompre les enseignements de Jésus, on retourne aux vives discussions entre Jésus et la nébuleuse, scribes/pharisiens/entourage du Sanhédrin/ qui continuent à s’affronter sur la question de sa légitimité comme envoyé de Dieu et qui occupent maintenant une place centrale dans cet évangile… et je dois l’avouer qu’elles semblent un peu répétitives… on n’avance pas vraiment : les mêmes arguments sont présentés de chaque côté et on a envie de passer à autre chose…. ! Personne ne convaincra personne , alors à quoi bon !

De nouveau, Jésus leur parla : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. »

En tout cas, cette section commence avec cette déclaration magnifique dont Jésus a seul le secret…et qui du coup donne envie de le suivre…mais qui fait réagir tout de suite son entourage, car en faisant cela, il se met sur un piédestal et affirme une autorité que justement la hiérarchie religieuse ne lui reconnaît pas.

L’expression « la lumière du monde » on a pensé pendant longtemps venait de la pensée grecque et n’était pas une métaphore propre au judaïsme … cependant, les documents de la Mer Rouge ont montré que c’était une expression utilisée dans cette secte juive qui les avaient compilés pour désigner l’envoyé de Dieu, le messie ce qui donne la possibilité de penser que cet évangile n’a pas été rédigé si tardivement que cela comme on le pensait avant. Mais la question de la datation des évangiles est une autre histoire…

Les pharisiens lui dirent alors : « Tu te rends témoignage à toi-même, ce n’est donc pas un vrai témoignage »

La réaction ne se fait donc pas attendre et les « juifs »s’empressent de le remettre à sa place et de remettre en cause ses prétentions. C’est toi qui le dis de toi-même, ton témoignage n’a donc aucune valeur.. il est facile de comprendre leur argument : il ne vaut rien devant aucun tribunal du monde d’ailleurs : dire que l’on est innocent, ou que l’on était absent au moment d’un crime n’a pas de valeur s’il n’y a pas de témoin qui puisse le corroborer…

Jésus leur répondit : « Oui, moi, je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je vais.

Quelle affirmation que celle-là… celle de savoir d’où l’on vient et où l’on va les deux plus grandes quêtes de l’être humain, l’origine et la destinée ! « Je sais qui je suis » proclame Jésus, et c’est pourquoi je suis inébranlable comme un roc que personne ne pourra déplacer, une pierre d’achoppement comme le dira plus tard un de ses disciples et contre lequel on ne peut que se briser.

Vous, vous jugez de façon purement humaine. Moi, je ne juge personne.

Et, s’il m’arrive de juger, mon jugement est vrai parce que je ne suis pas seul : j’ai avec moi le Père, qui m’a envoyé.

La question du jugement tellement épineuse et qui semble une activité prépondérante dans les milieux chrétiens et de leurs dirigeants en particulier, qui sont en tous points semblables aux milieux juifs pratiquants de l’époque de Jésus. Et Jésus réitère ce qu’il a dit autre part et a démontré dans ses actes : moi je ne juge pas.

Mais le paradoxe arrive toute de suite après cet acte d’humilité ou de tolérance universelle car il affirme qu’il a le droit de juger et évoque comme témoin le Père, Dieu lui-même, répondant ainsi à l’accusation de ses interlocuteurs qui lui reprochaient de n’avoir pas de témoins pour corroborer ses déclarations. De quoi être interloqué ou scandalisé!

Les autorité juives, elles, ont bien compris l’énormité de ses prétentions mais l’épisode n’a pas terminé avec son arrestation…

Il prononça ces paroles alors qu’il enseignait dans le Temple, à la salle du Trésor. Et p

* * *

Ce que j’en retiens

La phrase qui m’a impacté quand j’ai lu ce texte, c’est quand il dit « car je sais d’où je suis venu, et où je vais  ( même si sa déclaration sur être la lumière du monde mérite qu’on s’y attarde!)

Peut-être parce que ces derniers temps j’ai lu des livres et écouté des émissions où les gens cherchaient désespérément leurs origines, particulièrement ceux qui avaient été adoptés mais ceux aussi qui essayaient de comprendre qui ils étaient en fouillant la vie de leur père ou de leur mère, voire de leurs ancêtres pour avoir une réponse à la raison d’être de leur existence

Et j’ai été frappée tout autant par le deuxième volet de cette affirmation : cette certitude quand il s’agit de son avenir, alors que l’avenir paraît tellement incertain aujourd’hui et inquiète tellement collectivement mais aussi personnellement : qu’adviendra-t-il de nous quand ou si…toute une série d’interrogations qui n’excluent pas celle de notre mort…

Jésus était « droit dans ses bottes » pour utiliser une expression familière, il savait qui il était et c’est ce qui lui a permis d’affronter les critiques et les remises en cause multiples de sa mission et de sa valeur par les « grands » de son entourage.

L’admiration que cela m’inspire au niveau purement humain ne peut pourtant pas être détaché des autres affirmations qu’il fait et qui frisent à l’arrogance quand il continue à proclamer haut et fort qu’il est le fils du Père ( c’est-à-dire Dieu) avec lequel il a une relation exclusive et unique. Les deux propositions semblent irréconciliables Mais pourtant, dans cet évangile, l’une ne va pas sans l’autre…Jésus est ces deux-là à la fois.

C’est l’énigme de qui est Jésus qui apparaît une fois de plus à la surface, un personnage profondément déstabilisateur, impossible à enfermer dans une catégorie prédéfinie, toujours à redéfinir

C’est pour ça qu’on ne peut l’aborder que par la foi

Sinon le reproche continue aujourd’hui …

je sais d’où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je vais

Pour aller plus loin : sur le thème de Jésus la pierre d’achoppement, les écrits de l’apôtre Pierre,

« Mais, pour les incrédules, La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle, Et une pierre d’achoppement Et un rocher de scandale; ils s’y heurtent pour n’avoir pas cru à la parole, et c’est à cela qu’ils sont destinés » 1 Pierre 2:8

Ce que Jésus dit de lui même : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! [. . . ] Et tout homme qui tombera sur cette pierre s’y brisera ; celui sur qui elle tombera, elle le réduira en poussière ! » En entendant les paraboles de Jésus, les grands prêtres et les pharisiens avaient bien compris qu’il parlait d’eux…Mathieu 21:43…