Je sais d’où je viens et où je vais

le 25 septembre 2025, Auvergne

On a rallumé le poêle, on est en automne, c’est vraiment magique le passage des saisons qui malgré le réchauffement climatique continue sans qu’on y soit pour rien.

Par contre, malheureusement dans ses terres où Jésus a vécu la situation déjà dramatique s’est empirée, avec l’entrée de l’armée israélienne dans la ville de Gaza : de partout les voix s’élèvent maintenant à l’intérieur et à l’extérieur d’Israël pour demander l’arrêt des combats et du massacre des civils, mais pour l’instant rien n’y fait. La voix des prophètes, car il y en a encore, n’est pas entendue… l’impunité continue jusqu’à ce que Dieu dise « basta ! » alors les puissants et les violents seront renversés de leurs trônes… On attend avec impatience

Dans cette poudrière, il y a 2000 ans, ses paroles de Jésus que personne n’entend?

Jean 8 : 12-20

De nouveau, Jésus leur parla : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. »

Les pharisiens lui dirent alors : « Tu te rends témoignage à toi-même, ce n’est donc pas un vrai témoignage »

Jésus leur répondit : « Oui, moi, je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je vais.

Vous, vous jugez de façon purement humaine. Moi, je ne juge personne.

Et, s’il m’arrive de juger, mon jugement est vrai parce que je ne suis pas seul : j’ai avec moi le Père, qui m’a envoyé.

Or, il est écrit dans votre Loi que, s’il y a deux témoins, c’est un vrai témoignage.

Moi, je suis à moi-même mon propre témoin, et le Père, qui m’a envoyé, témoigne aussi pour moi. 

Les pharisiens lui disaient : « Où est-il, ton père ? » Jésus répondit : « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père ; si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. »

Il prononça ces paroles alors qu’il enseignait dans le Temple, à la salle du Trésor. Et personne ne l’arrêta, parce que son heure n’était pas encore venue.

Après cet interlude, de l’épisode de la femme adultère qui vient interrompre les enseignements de Jésus, on retourne aux vives discussions entre Jésus et la nébuleuse, scribes/pharisiens/entourage du Sanhédrin/ qui continuent à s’affronter sur la question de sa légitimité comme envoyé de Dieu et qui occupent maintenant une place centrale dans cet évangile… et je dois l’avouer qu’elles semblent un peu répétitives… on n’avance pas vraiment : les mêmes arguments sont présentés de chaque côté et on a envie de passer à autre chose…. ! Personne ne convaincra personne , alors à quoi bon !

De nouveau, Jésus leur parla : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. »

En tout cas, cette section commence avec cette déclaration magnifique dont Jésus a seul le secret…et qui du coup donne envie de le suivre…mais qui fait réagir tout de suite son entourage, car en faisant cela, il se met sur un piédestal et affirme une autorité que justement la hiérarchie religieuse ne lui reconnaît pas.

L’expression « la lumière du monde » on a pensé pendant longtemps venait de la pensée grecque et n’était pas une métaphore propre au judaïsme … cependant, les documents de la Mer Rouge ont montré que c’était une expression utilisée dans cette secte juive qui les avaient compilés pour désigner l’envoyé de Dieu, le messie ce qui donne la possibilité de penser que cet évangile n’a pas été rédigé si tardivement que cela comme on le pensait avant. Mais la question de la datation des évangiles est une autre histoire…

Les pharisiens lui dirent alors : « Tu te rends témoignage à toi-même, ce n’est donc pas un vrai témoignage »

La réaction ne se fait donc pas attendre et les « juifs »s’empressent de le remettre à sa place et de remettre en cause ses prétentions. C’est toi qui le dis de toi-même, ton témoignage n’a donc aucune valeur.. il est facile de comprendre leur argument : il ne vaut rien devant aucun tribunal du monde d’ailleurs : dire que l’on est innocent, ou que l’on était absent au moment d’un crime n’a pas de valeur s’il n’y a pas de témoin qui puisse le corroborer…

Jésus leur répondit : « Oui, moi, je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je vais.

Quelle affirmation que celle-là… celle de savoir d’où l’on vient et où l’on va les deux plus grandes quêtes de l’être humain, l’origine et la destinée ! « Je sais qui je suis » proclame Jésus, et c’est pourquoi je suis inébranlable comme un roc que personne ne pourra déplacer, une pierre d’achoppement comme le dira plus tard un de ses disciples et contre lequel on ne peut que se briser.

Vous, vous jugez de façon purement humaine. Moi, je ne juge personne.

Et, s’il m’arrive de juger, mon jugement est vrai parce que je ne suis pas seul : j’ai avec moi le Père, qui m’a envoyé.

La question du jugement tellement épineuse et qui semble une activité prépondérante dans les milieux chrétiens et de leurs dirigeants en particulier, qui sont en tous points semblables aux milieux juifs pratiquants de l’époque de Jésus. Et Jésus réitère ce qu’il a dit autre part et a démontré dans ses actes : moi je ne juge pas.

Mais le paradoxe arrive toute de suite après cet acte d’humilité ou de tolérance universelle car il affirme qu’il a le droit de juger et évoque comme témoin le Père, Dieu lui-même, répondant ainsi à l’accusation de ses interlocuteurs qui lui reprochaient de n’avoir pas de témoins pour corroborer ses déclarations. De quoi être interloqué ou scandalisé!

Les autorité juives, elles, ont bien compris l’énormité de ses prétentions mais l’épisode n’a pas terminé avec son arrestation…

Il prononça ces paroles alors qu’il enseignait dans le Temple, à la salle du Trésor. Et p

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Ce que j’en retiens

La phrase qui m’a impacté quand j’ai lu ce texte, c’est quand il dit « car je sais d’où je suis venu, et où je vais  ( même si sa déclaration sur être la lumière du monde mérite qu’on s’y attarde!)

Peut-être parce que ces derniers temps j’ai lu des livres et écouté des émissions où les gens cherchaient désespérément leurs origines, particulièrement ceux qui avaient été adoptés mais ceux aussi qui essayaient de comprendre qui ils étaient en fouillant la vie de leur père ou de leur mère, voire de leurs ancêtres pour avoir une réponse à la raison d’être de leur existence

Et j’ai été frappée tout autant par le deuxième volet de cette affirmation : cette certitude quand il s’agit de son avenir, alors que l’avenir paraît tellement incertain aujourd’hui et inquiète tellement collectivement mais aussi personnellement : qu’adviendra-t-il de nous quand ou si…toute une série d’interrogations qui n’excluent pas celle de notre mort…

Jésus était « droit dans ses bottes » pour utiliser une expression familière, il savait qui il était et c’est ce qui lui a permis d’affronter les critiques et les remises en cause multiples de sa mission et de sa valeur par les « grands » de son entourage.

L’admiration que cela m’inspire au niveau purement humain ne peut pourtant pas être détaché des autres affirmations qu’il fait et qui frisent à l’arrogance quand il continue à proclamer haut et fort qu’il est le fils du Père ( c’est-à-dire Dieu) avec lequel il a une relation exclusive et unique. Les deux propositions semblent irréconciliables Mais pourtant, dans cet évangile, l’une ne va pas sans l’autre…Jésus est ces deux-là à la fois.

C’est l’énigme de qui est Jésus qui apparaît une fois de plus à la surface, un personnage profondément déstabilisateur, impossible à enfermer dans une catégorie prédéfinie, toujours à redéfinir

C’est pour ça qu’on ne peut l’aborder que par la foi

Sinon le reproche continue aujourd’hui …

je sais d’où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je vais

Pour aller plus loin : sur le thème de Jésus la pierre d’achoppement, les écrits de l’apôtre Pierre,

« Mais, pour les incrédules, La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient Est devenue la principale de l’angle, Et une pierre d’achoppement Et un rocher de scandale; ils s’y heurtent pour n’avoir pas cru à la parole, et c’est à cela qu’ils sont destinés » 1 Pierre 2:8

Ce que Jésus dit de lui même : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! [. . . ] Et tout homme qui tombera sur cette pierre s’y brisera ; celui sur qui elle tombera, elle le réduira en poussière ! » En entendant les paraboles de Jésus, les grands prêtres et les pharisiens avaient bien compris qu’il parlait d’eux…Mathieu 21:43…

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