Juillet ici et ailleurs

Ier juillet 2025 Auvergne

Nouveau mois,

Pourquoi ce passage si artificiel d’un mois à l’autre, ce changement de nom dans l’en-tête de la date provoque-t-il en moi cet étrange émoi comme s’il représentait une page vierge qu’on attend de remplir, un destin suspendu où tout est encore possible?

Pourtant, juillet ne signifie rien pour moi de particulier maintenant…

Même si je sais ce que juillet signifie ici en France : vacances, soleil, été , plage, bronzage, ce temps béni dont on rêve toute l’année  et où nous est promis sinon le bonheur, tout au moins un répit dans la course folle de la vie au travail et des tâches quotidiennes répétitives

Tout ça l’a été pendant des années pour moi aussi et quand j’ai quitté la France pour aller vivre ailleurs je me suis demandée comment pouvait-on vivre sans ce rythme si réparateur des grandes vacances, les fameux congés payés autour desquels s’est développé toute une culture  florissante faisant vivre une population qui voit ses revenus monter en flèche dès que le soleil se pointe et arrivent les premiers vacanciers. L’industrie du tourisme paraît-il engrange des revenus conséquents et participe à la bonne santé de l’économie nationale.

( comme quoi, on peut créer des emplois sans que ce soit en produisant des armes! C’est beaucoup mieux de le faire en offrant du repos et du bien-être à la population…)

***

Ce qui m’a fait perdre ce rythme bienheureux c’est d’abord quand je suis allée aux États Unis où l’idée de partir 3 semaines en vacances de suite était et est toujours impensable ( une semaine peut-être ou un weekend prolongé…)

Mais ce qui a fini par m’achever a été certainement d’aller vivre dans l’hémisphère sud ( en Argentine en l’occurrence) où les saisons sont sens dessus dessous : quand j’ai vu que l’été commençait au mois de novembre et qu’au mois de juillet c’était l’hiver, alors j’ai carrément perdu mes points de repères….

Et puis je ne les ai certainement pas retrouvés quand je suis allée vivre près de l’équateur ( en Colombie) pendant des années où là il n’y avait plus de saisons du tout, pas d’arbres qui perdaient leurs feuilles en automne, pas de neige en hiver, pas de renaissance de la nature au printemps mais par contre où les orchidées fleurissaient toute l’année et les fruits tropicaux abondaient délicieusement (pas hors de prix et insipides comme dans les super marches ici)  La température dépendait de l’altitude à laquelle on se trouvait : tropicale et suffocante au pied de la montagne et froide à se faire geler la nuit tout en haut…

(Il y a quand même vaguement deux saisons, l’été et l’hiver : l’été est toujours plus sec et un peu plus chaud)

Quant aux grandes vacances, dans le milieu dans lequel je me trouvais, on n’en avait jamais entendu parler: bien sûr on faisait la fête quand on le pouvait et quand il y avait des jours fériés, on prenait un car (au péril de sa vie d’ailleurs) et on allait piqueniquer : ça s’appelait un paseo

Et puis…

On est parti vivre en Afrique de l’Est pendant un certain temps ce qui n’a rien arrangé du tout…sauf que quand j’étais à Djibouti où il ne fait certainement jamais très frais, ayant été colonisés par des français, tout le monde savait ce qu’étaient les vacances ( quand tous les français partaient)

Bref…

On est le premier juillet et la France est en alerte canicule, tout le monde ou presque s’apprête a partir en vacances et moi je suis contente tout simplement

Parce qu’on commence un nouveau mois, que c’est l’été et qu’il ne fait pas froid

J’ai dû vieillir !

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