Jésus face au danger

le 10 mars 2025, USA

Tous les jours on a le droit à des levers de soleil magnifiques et les jonquilles sont en fleurs

Jean : 7 1-9

Après cela, Jésus parcourait la Galilée : il ne voulait pas parcourir la Judée car les Juifs cherchaient à le tuer.

La fête juive des Tentes était proche.

Alors les frères de Jésus lui dirent : « Ne reste pas ici, va en Judée pour que tes disciples aussi voient les œuvres que tu fais.

On n’agit pas en secret quand on veut être un personnage public. Puisque tu fais de telles choses, il faut te manifester au monde. »

En effet, les frères de Jésus eux-mêmes ne croyaient pas en lui.

Jésus leur dit alors : « Pour moi, le moment n’est pas encore venu, mais pour vous, c’est toujours le bon moment.

Le monde ne peut pas vous haïr, mais il a de la haine contre moi parce que je témoigne que ses œuvres sont mauvaises.

Vous autres, montez à la fête ; moi, je ne monte pas à cette fête parce que mon temps n’est pas encore accompli. »

Cela dit, il demeura en Galilée.

Quand et où

Après cela, Jésus parcourait la Galilée : il ne voulait pas parcourir la Judée car les Juifs cherchaient à le tuer.

La fête juive des Tentes était proche.

On retourne maintenant au récit des faits et gestes de Jésus, et comme il est habituel dans les évangiles, la succession chronologique précise n’apparaît pas au début de cette nouvelle séquence : « après cela » reste vague en tout cas l’auteur indique que le complot pour tuer Jésus a été mis en place et c’est ce qui compte ici . En fait ce n’est pas la première fois qu’il est mentionné que les juifs voulaient tuer Jésus : la première fois c’est après qu’il ait guéri un malade à la piscine de Betsheda où l’auteur explique la raison pour laquelle ils autorités juives voulaient le tuer.

« C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le tuer, car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu »

Il est certain que les déclarations scandaleuses sur manger son corps et boire son sang qui viennent d’être mentionnées n’ont certainement pas plaidé pour sa cause. En tout cas, entre dans une étape de conflit avec les autorité religieuses qui annonce la suite des événements.

Comme il est normal , les indications de temps ne sont pas données selon notre calendrier grégorien mais selon les fêtes religieuses qui rythment la vie des gens de l’époque. Qu’est-ce que la fête des temples ? Une fête juive qui est encore célébrée aujourd’hui : Je laisse aux spécialistes du judaïsme expliquer cela : voilà le début de l’explication,

Soukkot est une fête juive d’une semaine qui a lieu cinq jours après Yom Kippour. Soukkot célèbre la récolte et commémore la protection miraculeuse que D.ieu accorda aux enfants d’Israël lorsqu’ils quittèrent l’Égypte. Nous célébrons Soukkot en habitant dans une cabane recouverte de feuillage (appelée Soukka) et en prenant les « Quatre Espèces » (arba minim), quatre espèces végétales particulières. » vous pouvez trouver le texte complet: https://fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/5666066/jewish/Quest-ce-que-Soukkot.htm

le piège de la popularité

Alors les frères de Jésus lui dirent : « Ne reste pas ici, va en Judée pour que tes disciples aussi voient les œuvres que tu fais. On n’agit pas en secret quand on veut être un personnage public. Puisque tu fais de telles choses, il faut te manifester au monde. » En effet, les frères de Jésus eux-mêmes ne croyaient pas en lui.

Les frères de Jésus font leur première apparition dans ce texte : on connaissait certains des ses disciples dont le nom nous avait été donné, on avait rencontré sa mère aux noces de Cana mais pas le reste de la famille.

Pas de précisions sur leur nombre ni leurs noms ( ce qui permet à ceux qui croient en la virginité perpétuelle de Marie de dire que c’étaient des cousins…) mais si, sur les reproches qu’ils lui font, de ne pas prêcher dans sa localité d’origine. Il est évident qu’ils veulent le mettre à l’épreuve et l’évangéliste le précise bien en expliquant clairement leur attitude de scepticisme profond envers leur frère…

la réponse de Jésus

Jésus leur dit alors : « Pour moi, le moment n’est pas encore venu, mais pour vous, c’est toujours le bon moment. Le monde ne peut pas vous haïr, mais il a de la haine contre moi parce que je témoigne que ses œuvres sont mauvaises. Vous autres, montez à la fête ; moi, je ne monte pas à cette fête parce que mon temps n’est pas encore accompli. » Cela dit, il demeura en Galilée.

Contrairement à ce qui se passe avec les autorités juives, Jésus ne relève pas leur attitude hostile, ne leur répond pas en les critiquant  ni en les rejetant, ni non plus en leur disant de ne pas participer à la fête religieuse, il refuse seulement d’accéder à leur demande. Il fait preuve d’une sollicitude fraternelle ( après tout ils l’invitaient à revenir chez lui pour une fête familiale religieuse importante) en leur expliquant ses motifs.

Il donne sa lecture de la haine dont il est l’objet qui est différente de celle donnée par l’évangéliste, citée plus haut : il n’est pas question de qui il est mais de sa dénonciation de leurs actions : c’est Jésus le prophète qu’ils veulent faire taire et non Jésus le blasphémateur qui se prend pour Dieu.

Il utilise aussi cette formule intrigante « mon temps n’est pas encore accompli » pour justifier ce que l’on pourrait qualifier de manque de courage devant le danger alors que d’autre part, on le voit toujours prêt à confronter ses adversaires voire à les provoquer…

Ce que j’en retiens

D’abord, je me sens plus à l’aise dans ce passage où l’ on retrouve le Jésus, bien ancré dans l’histoire et la culture de son temps plutôt que le Jésus désincarné des considérations théologiques : il est plus à notre portée, en tout cas, la mienne…

Son attitude envers le danger aussi m’intéresse : quand affronter le danger et quand l’évitr et est une question que nous avons eu à affronter au cours de notre vie ( moi et mon mari) dans des pays et des lieux où la situation devenait dangereuse et certains nous disaient de partir. Discerner, pour savoir ce qui était la volonté de Dieu en ces moments là, n’était pas évident, entre être motivé par la peur ou au contraire la tentation de vouloir jouer les matamores.

(En plus, en ce moment, je suis entrain de lire la biographie de Bonhoffer, ce théologien et pasteur allemand qui finira par être exécuté par les nazis et on pourrait en citer d’autres qui auraient pu fuir mais ont décidé de rester pour opposer le régime)

Ce que Jésus met en évidence lui, n’a rien à voir avec nos émotions, quelles qu’elles soient, courage ou lâcheté, mais celle de savoir ce qui nous est demandé à ce moment là qui va être différent de ce qui peut être demandé à quelqu’un d’autre : il n’y a donc pas de réponse toute faite !

C’est à la fois rassurant et exigeant !

Les jonquilles sont là!

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