Le premier grand lâchage: vous aussi vous allez partir?

le 14-18 février 2025, USA

(Toujours la même panique et le même chaos ici avec les déclarations intempestives de la Maison blanche et des membres du cabinet ministériel : on se demande quand les choses vont se calmer. La résistance commence à s’organiser mais rien n’est évident)

Jean 6 : 61-71

Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ?

Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !…

C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.

Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait.

Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »

À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.

Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »

Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.

Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

Jésus leur dit : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les Douze ? Et l’un de vous est un diable ! »

Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote ; celui-ci, en effet, l’un des Douze, allait le livrer.

Éclaircissements

Les déclarations choquantes ou scandaleuses, pour reprendre le terme utilisé dans cette traduction, sur « boire son sang et manger sa chair » Jésus maintenant les clarifie pour les disciples, ceux qui le suivent, non sans d’abord leur parler de son retour au ciel, une autre affirmation tout à fait incompréhensible au moment où il le leur aurait annoncé.

Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ?

Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !…

C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.

Mais finalement, il dit expressément qu’il ne s’agit pas de chair au sens propre du terme dont il parlait mais d’esprit… pour ne pas créer de malentendu ( d’interprétation qui relèverait du cannibalisme ? ) . Il se s’agit pas de son corps, mais de son esprit qui donne la vie.

Nous voilà rassurés !

Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait.

Incrédulité, des uns même de ses proches qui ira jusqu’à la trahison , le rapporteur du texte anticipe ce que son entourage ne sait pas encore, montrant bien qu’il ne cherche pas à nous donner un récit journalistique des faits, mais le point de vue de celui qui connaît la fin de l’histoire et qui a interprété à la lumière de l’après, les faits et gestes de Jésus.

Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »

Jésus nous fournit une autre explication de ce qu’il avait dit plus haut, à savoir que c’est Dieu lui-même qui a choisi ses disciples, étant donné que seul Lui pouvait savoir à l’avance qui accepterait son message et qui le rejetterait.

À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.

Constatation intéressante qui rappelle, que faire de nombreux adeptes, n’a jamais été un souci de Jésus : son offre de salut est ouverte à tous, ses actes de guérisons sont complètement gratuits, mais la démarche particulière de le suivre, par contre est exigeante et Jésus ne la rend pas plus facile en faisant des promesses alléchantes..

La Grande Question

Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »

Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.

Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

Maintenant, c’est au cercle restreint des disciples qu’il s’adresse et la question formulée montre bien qu’ils ont la liberté de le quitter : elle ne contient aucun reproche ni aucune menace de représailles ou de jugement. D’ailleurs étant donné le contexte socio-religieux, il n’y aurait rien d’anormal à ce que des disciples d’un maître itinérant, à un moment donné décident qu ils ne sont pas intéressés par le message qu’il apporte. Est-ce parce qu’ils ne reconnaissent pas en lui les traits du Messie qu’ils attendaient ?

Simon Pierre, ( les deux prénoms sont accolés), comme toujours impulsif, se fait le porte parole du groupe, n’hésitant pas à répondre spontanément ce qui lui vient à l’esprit et c’est un cri du cœur qu’il nous donne quand il parle de Jésus, comme le « Saint de Dieu »

(J’ai voulu savoir ce que cette expression voulait dire car en cherchant d’autres traductions, j’ai rencontré la traduction « fils de Dieu ». En fait, c’est vraiment l’expression « Saint de Dieu »qui fait l’unanimité dans les traductions les plus récentes tant catholiques que protestantes qui cherchent à être plus fidèles au texte grec même si j’ai aussi été étonnée de voir que la traduction protestante en espagnol version Reina Valera, la plus utilisée traduit fils de Dieu ( catholiques, AELF, Bible de Jérusalem, et protestants, https://lire.la-bible.net/bible/NFC,NBS,TOB/JHN.6) J’aime la traduction en français courant plus accessible « tu es celui qui est saint envoyé de Dieu »)

En tout cas pour le juif qu’était Simon Pierre, cela signifiait tout simplement qu’il était le Messie.

Jésus leur dit : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les Douze ? Et l’un de vous est un diable ! »

Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote ; celui-ci, en effet, l’un des Douze, allait le livrer.

La réaction de Jésus à cette belle déclaration de loyauté et de foi de Simon Pierre n’est pas celle qu’on attendait ( surtout si on lit celle donnée dans l’évangile de Mathieu où Jésus le félicite) : elle apporte un rectificatif à l’unanimité des douze et à l’enthousiasme de Pierre en annonçant la trahison de l’un deux. La vivacité de sa réponse si elle attribue un don de claire voyance à Jésus, reflète des émotions profondes comme la déception, la tristesse voire même la colère envers le futur traître, que l’on imagine mal exister dans quelqu’un comme Jésus…

(Une fois de plus c’est le rapporteur des paroles de Jésus ( l’évangéliste) anticipant sur le reste du récit, qui identifie le nom du « démon » et non pas Jésus lui-même.)

Un traître parmi la garde rapprochée d’un homme admiré et révéré? Quoi de neuf  finalement? 

* * *

Ce que j’en retiens

Un passage très important pour moi car je me reconnais à la fois dans la perplexité des disciples et la déclaration de foi de Simon Pierre : elles correspondent à mon propre ressenti envers Jésus.

D’un côté, dans cet évangile de Jean, sont rapportées des paroles qui en font un leader religieux et un prophète accessible (même si particulièrement noble et digne d’admiration) et d’un autre, un être insaisissable faisant des affirmations sur qui il est, tellement déconcertantes tellement hors du champ de notre entendement, qu’il échappe à toutes nos tentatives de définition ; on en viendrait presque à douter quelquefois de son équilibre mental.

Pourtant en même temps, à la question de Jésus « voulez-vous partir vous aussi » ma réponse est la même que celle de Pierre « vers qui irai-je  ? » c’est celle du oui au pari de Pascal ou du grand saut de Kierkegaard : à vrai dire, tout compte fait, finalement, sans pouvoir vraiment l’expliquer pourquoi, moi aussi je crois que seul lui, a « les paroles de la vie éternelle ».

( et Dieu sait que des paroles qui proclament avoir la vérité, j’en ai entendu beaucoup!)

C’est ce qu’on doit appeler la foi,

un don paraît-il…

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