le 27 août, 2024, Auvergne,
Au cours des voyages, on rencontre des tas de gens à qui quelquefois on raconte sa vie et qui nous raconte la leur sachant que l’on ne les reverra plus , car finalement ça n’engage à rien…
Des rencontres, j’en ai fait au cours de ce voyage et pendant ce court séjour en Colombie ce qui m’a surpris, ça a été de trouver un grand nombre de vénézuéliens, femmes et hommes de tout âge, employés dans les commerces ou l’hôtellerie autant en ville qu’à la campagne. Il faut dire qu’avec 2 millions de réfugiés originaires de ce pays, la Colombie se situe dans le groupe de tête des pays qui ont reçu, ces derniers temps, le plus de réfugiés au monde
(la France et les États Unis où toute les campagnes électorales sont faites contre l’accueil de réfugiés se situe très loin derrière .. les statistiques montrent que ce ne sont pas les pays les plus riches qui accueillent le plus de réfugiés d’ailleurs… (https://www.unhcr.org/refugee-statistics/ , https://www.unhcr.ca/fr/news/hcr-oim-felicitent-decision-colombie-regulariser-refugies-migrants-venezueliens/ )
Leurs histoires étaient bien typiques des migrants du monde entier, surtout pour les femmes : on quitte son pays en laissant un enfant ou deux à un proche et on vient travailler légalement (ou pas) pour pouvoir envoyer au pays de l’argent pour ceux qui y sont restés…
J’ai rencontré aussi d’autres étrangers bien différents : couples style bobo, aux sacs à dos dernier modèle, en mal d’aventures (et quelquefois de drogue), l’un dans un vieux bus colombien faisant la navette entre Palomino et Santa Marta… originaire m’a expliqué le jeune homme à l’allure très sportive de la Nouvelle Zélande dont la motivation ne m’est pas apparue très claire car entre la musique et le bruit du moteur, il était difficile d’avoir une conversation très suivie…

Mais peut-être le plus étonnant pour moi, ça a été quand je me suis retrouvée en France dans le train Paris Clermont, cette ligne qui a mauvaise réputation, tellement elle a été délaissée par les autorités et qui tombe en panne régulièrement car l’Auvergne comme on le sait n’a aucun intérêt économique, politique ou autre… pour les élites parisiennes…
Toujours est-il qu’une jeune femme d’une voie hésitante en français m’a demandé si on pouvait brancher son smartphone pour recharger sa batterie car la prise de son coté…. ne marchait pas….
On a échangé ( en anglais ce qu’elle a apprécié) et j’ai appris qu’elle était d’origine indienne, que ses parents vivaient à Hong Kong où elle avait grandi, que sa mère était moitié japonaise, qu’elle avait vécu à New York et que maintenant elle habitait à Paris… et pour couronner le tout elle allait à un mariage en Auvergne dans une localité qui terminait en « ac »… car des Hollandais y avaient une propriété et l’avait prêté aux futurs mariés pour leur célébration ….
Je m’attendais à tout sauf à ça quand je me suis retrouvée dans ce tain inter-cité, pas un TGV … en partance pour la France dite « profonde » où habitent des français « de souche » dans une région encaissée, peu connue des touristes…
( mais en réalité si on gratte en peu on se rend compte que l’Auvergne a été un lieu ouvert sur le monde extérieur … ce sont nos préjugés qui nous empêchent de le voir)

train TER dans une petite gare en Auvergne
Comme quoi les nationalismes repliés sur eux-mêmes avec leurs frontières que l’on veut transformer en forteresses imprenables, ne sont plus à l’ordre du jour ( même s’ils continuent à cartonner dans toutes les campagnes électorales des hommes et des femmes politiques du monde entier…)
L’entre soi dont on rêve quelquefois n’existe que dans notre imagination…
La terre, c’est Dieu qui l’a voulu peuplée, et paraît-il qu’il a dit aux êtres humains, multipliez-vous, mais certainement pas, isolez-vous !